Un vibrant hommage sera rendu, durant ce mois à l'université de Tlemcen, à l'intellectuel Mahmoud Agha Bouayed. Une journée d'étude sera consacrée à l'homme pour débattre son parcours. Lors de cette assise scientifique, un film documentaire sur l'homme sera projeté en avant-première. Intitulé «Mahmoud Agha Bouayed, l'homme livre» de M'rab Abdellatif , le documentaire, selon son réalisateur, vise à rendre un hommage à un homme dont le nom est étroitement lié à l'univers du livre et de la culture : «Le film retracera son parcours bibliologique par des témoignages de proches, amis et collaborateurs. Ce documentaire d'une durée de 52 minutes, honorera la mémoire de cet ''homme livre'' qui s'est beaucoup investi en donnant le meilleur de lui-même, dès son plus jeune âge, jusqu'à son décès en 2006». Selon Mrah Abdellatif toujours, Mahmoud Agha était un mordu du livre et de la culture, il fut membre de l'association «Les amis du livre de Tlemcen», et occupa différents postes, le premier en 1953, reflétant ainsi son engagement, son dévouement et sa passion. Si Mahmoud, cet ancien directeur général de la Bibliothèque nationale, a été désigné comme conseiller des affaires culturelles auprès du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, jusqu'à son décès en 2006.» Le film d'après M'rah Abdellatif évoque les grands moments qui ont marqué la vie de cet enfant de la capitale des Zianides, et qui a fait que cette génération de pionniers contribuent à édifier et à préserver un riche acquis littéraire, tant national qu'international. Né en 1928 à Tlemcen dans une famille d'intellectuels, Mahmoud fréquenta l'école coranique, puis les établissements primaire et secondaire de l'enseignement public français à Tlemcen. Dès 1942, il fut admis à la médarsa «Dar el-Hadith» et adhéra à l'époque à plusieurs associations culturelles, entre autres «Les Amis du livre». Selon le réalisateur, la formation académique du jeune Mahmoud fut très riche et variée. Il était titulaire de diplômes et titres de différentes spécialités tels que le diplôme de l'université Al Quarawiyine (Fès) en 1949, celui de l'Institut des hautes études islamiques situé au Palais d'hiver à la basse Casbah en 1953 et qui dépendait de la faculté d'Alger, ainsi qu'une licence de la faculté de lettres et d'histoire d'Alger, de sciences politiques et plusieurs autres diplômes de hautes études d'Alger et concours en France. Il obtint le doctorat de 3e cycle en histoire en 1975 à Alger. De 1955 jusqu'à l'Indépendance, Mahmoud Agha Bouayed a été membre permanent de l'Organisation civile du Front de libération nationale (OCFLN) aux côtés du regretté Dr Benyoucef Benkhedda, du chahid Larbi Ben M'hidi, du regretté Malek Temmam et bien d'autres. Il a été un des membres fondateurs et rédacteur du journal El Moudjahid clandestin en 1956. Mahmoud fut interné pendant six mois à la prison Serkadji à Alger. Libéré, puis recherché de nouveau, il se réfugia d'abord au Maroc en passant par la France, où il exerça la fonction de conservateur à la bibliothèque de la faculté de lettres de Rabat et maître de conférences à la même faculté de 1958 à 1961. Il quitta le Maroc pour se réfugier ensuite en Mauritanie à Rosso, la plus importante ville mauritanienne de l'époque puis à Kaoulack au Sénégal où il enseigna la langue arabe, tout en continuant à militer pour la libération nationale jusqu'en 1962. Dès les premières années de l'Indépendance, il fut nommé directeur général de la Bibliothèque nationale. Dans ce sillage, M. Amine Zaoui a indiqué dans le film que cet homme de la cité des Zianides, grâce à une double culture, a été un pionnier de la diffusion et de la défense du livre. En 1992, il a été conseillé auprès du ministre de la Communication et de la Culture puis conseiller auprès du Président du Haut conseil islamique de 1998 à 1999 auprès du défunt Abdelmajid Meziane. Si Bouayed, ce bibliophile acharné, a laissé plusieurs écrits, traitant de culture, d'histoire et de sciences islamiques. Il décède le 26 juin 2006 à l'âge de 78 ans à Alger.