Le premier salon international de la filière fruits et légumes, qui se tiendra du 28 au 30 novembre prochain, à Biskra, devra «réhabiliter les exportations et marquer le retour de l'Algérie sur ses marchés traditionnels», a expliqué le commissaire du salon, Mohand Amokrane Nouad, expert et consultant dans le domaine de l'agriculture. Ce dernier, à l'occasion d'une journée d'information sur ce rendez-vous, tenue au siège d'Algex, a expliqué que la manifestation qui devra «mettre en contact producteurs nationaux et importateurs étrangers», est une occasion de nouer de nouveaux contacts. Le choix de la capitale des Zibans n'est pas fortuit puisque, c'est, avec, juste à côté Oued Souf, la «région qui a le plus de potentialités en matière d'exportation que ce soit pour les produits maraîchers ou les fruits (dattes)», explique M. Zane, responsable de l'agence Licorne, chargée de l'organisation de cet événement. On reconnaît en effet que l'Algérie «a beaucoup perdu par rapport aux années 60-70» en matière d'exportation de produits agricoles mais il y a, tout de même, «un fort potentiel et énormément de produits du terroir qui restent à développer, à l'instar des dattes, des olives, des figues sèches», ajoute-t-on. Revenant sur les atouts mais aussi les faiblesses qu'il faut surmonter dans ce domaine, l'expert algérien, Nouad, a souligné la faible transformation des produits agricoles en Algérie, à l'exception des céréales et du lait. D'où des pertes estimées entre 30 et 40% de la production agricole. Ainsi, l'exportation est une opportunité, selon lui, encore «faut-il gagner la bataille de la qualité pour pouvoir aller à la conquête des marchés étrangers», reconnaît-il. Aujourd'hui, à cause de cette question, l'Algérie n'arrive plus à se placer au rythme des années 60, par l'exportation aussi bien des dattes que des agrumes. Pourtant, «le potentiel productif a été multiplié par cinq», rappelle cet ancien cadre du ministère de l'Agriculture. Résultats, les biens agricoles se situent aujourd'hui autour de 2% des exportations alors qu'elles atteignaient auparavant plus de 30% (le tiers). Mieux, l'Algérie, au lieu de se positionner parmi les grands exportateurs de la région, se retrouve être, plutôt, «le pays qui importe le plus en matière de produits agricoles». Ces derniers représentent 20% de sa facture globale alors qu'ils ne sont que de 12 et 10% respectivement pour les Marocains et les Tunisiens. Malgré ce tableau un peu sombre, l'année 2010 a toutefois été bonne, mais il ne faut pas se perdre en conjectures car c'est le sucre-qui a biaisé un peu l'analyse-qui est derrière cette performance. Il a représenté entre 70 et 75% de nos exportations hors hydrocarbures. L'opération consiste, en réalité, en une importation-réexportation avec un processus de transformation locale. Les Algériens ont des potentialités sûres pour exporter mais ils devront cependant, entre autres exigences, apprendre à être aux normes et «aux standards internationaux», dépasser la question de «la défaillance de la chaîne logistique», et enfin «bénéficier d'allégements fiscaux», ont rappelé certains responsables à la conférence.
