La commissaire européenne aux questions numériques NeelieKroes, et Larry Strickling, secrétaire d'état adjoint au commerce américain, ont réitéré, en mai dernier, leur soutien à l'Icann et à son système de gestion des TLD (noms de domaine de premier niveau). L'Icann, qui est en train de passer en revue les prochains TLD à accepter, a notamment connu quelques difficultés avec le .xxx, décrié par les éditeurs de contenus pornographiques comme par les anti-porno. Mais pour les Etats-Unis et l'Europe, le fondement même de la mission de l'Icann n'est pas à remettre en question. Pour NeelieKroes et Larry Strickling, il s'agit donc de faire un peu moins de place à l'opacité de son fonctionnement interne, et donc de réformer sa gouvernance. Les deux responsables politiques souhaitent que l'Icann applique à la lettre une suite de recommandations faites l'an dernier pour améliorer sa transparence, et prenne en compte sérieusement les avis du GovernmentalAdvisoryCommittee (GAC), son organe interne de formulation de recommandations, qui représentent les intérêts des gouvernements et organisations internationales au sein de l'Icann. En clair, il faut comprendre que l'Icann prend des décisions qui ont des répercussions sur Internet et sur les politiques des Etats. Celui-ci ne pourrait donc pas, selon les Etats-Unis et l'Europe, s'affranchir de leurs avis et de leurs politiques. Le renouvellement du contrat de délégation des missions de l'Iana (Internet assignednumbersauthority, une composante de l'ICANN en charge de la gestion des adresses IP) entre l'Icann et le gouvernement américain arrive à échéance en septembre prochain, et pourrait être utilisé comme moyen de pression supplémentaire pour pousser l'Icann à se réformer.