Les familles Djennaoui et Aït Yala, qui ont, récemment, perdu dans un accident de la circulation, trois des leurs (Mahmoud 39 ans, Hichem 9 ans, Manel 4 ans), interpellent les autorités du pays pour que des «mesures urgentes» soient «entamées» afin de ramener à la baisse, à court et à moyen terme, le chiffre effrayant des accidentés de la route, «une hécatombe sur les routes d'Algérie», soulignent-elles dans un communiqué adressé à notre rédaction. En effet, rien que pour le mois de Ramadhan, «l'insécurité routière a endeuillé 400 familles», signalent-elles. «Au cimetière d'El Alia où ces victimes reposent» aux côtés d'autres fauchés de la route, des familles se «côtoient» et partagent «un destin» commun : elles sont des «témoins de la folie des hommes». Dans leur déclaration, ces deux familles demandent au ministre des Transports ainsi qu'aux parlementaires et autres associations travaillant sur la sécurité routière «d'agir vite» et bien. «C'est un devoir que de dire que la route n'est pas une fatalité. D'autres pays ont réagi et ont rendu les déplacements plus sûrs pour leurs citoyens», disent-elles. Pour rappel, ces trois victimes étaient à bord d'une Chevrolet Spark quand un chauffard les a violemment heurtées. «Il circulait dans l'autre sens de la voie rapide avant de traverser les barrières de sécurité», font remarquer les familles endeuillées. Celles-ci ont raison d'interpeller les autorités sur ces crimes impunis que les bilans des services de sécurité confirment régulièrement. Les routes algériennes sont peut-être les seules à enregistrer plus de 100 morts en une semaine. En effet, un bilan de la gendarmerie a fait état de la mort de 104 personnes et la blessure de 1.090 autres dans 622 accidents de la circulation à travers le territoire national durant la période du 10 au 16 août dernier. Sur tout le mois, le chiffre a dépassé les 500 morts. Du 21 juin au 31 juillet 2011, il a été dénombré 648 accidents causant 26 morts et 736 blessés. Des mesures coercitives s'imposent si l'on veut mettre un terme à l'hécatombe.