Le nouveau dispositif parviendra-t-il à dissuader les chauffards de faire des morts sur les routes d'Algérie? C'est la question que se pose tout un chacun au moment où les accidents de la route font toujours allonger la liste macabre et ne semblent pas connaître de baisse. Rien que durant la semaine allant du 20 au 26 du mois de septembre dernier, les services de la Protection civile ont fait état de 528 accidents de la circulation à travers le territoire national, ayant fait 48 morts et 720 blessés. Le sous-directeur de la circulation routière au ministère du Transport fait état, lui, d'une hausse de 10.000 sinistres de la route en dix ans entre 1998 et 2008, passant de 31.000 à 41.000 accidents corporels. S'exprimant sur les ondes de la radio nationale, le même responsable a signalé un fait anodin que les différentes statistiques n'ont pas pris en compte, à savoir la question préoccupante de la délinquance routière qui frôle les 300.000 accidents de circulation enregistrés par les services des assurances. C'est dire l'ampleur de l'incivisme qui règne sur les routes. Si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement, il est à craindre que l'Algérie, qui, faut-il le rappeler, occupe actuellement la quatrième place (au plan mondial) en matière d'accidents de la route, ne se retrouve à la 3ème, 2ème, voire sur la première marche du triste podium. «On ne le répétera jamais assez, le facteur humain, soulignent les experts de la sécurité routière, est derrière la quasi-totalité des accidents de la route. Certaines sources estiment même que l'excès de vitesse et les dépassements dangereux sont à l'origine de plus de 90% des accidents meurtriers. S'y ajoutent, selon le représentant du département du Transport, l'état des routes et le mauvais planning de la circulation routière. Mais aussi l'environnement routier, ainsi que les défaillances techniques des véhicules dont une grande partie n'est pas homologuée, faute de moyens financiers.» Les campagnes de sensibilisation, organisées çà et là et invitant les conducteurs au respect du code de la route, n'ont visiblement servi à rien. Même le volet sanctions, revu à la hausse, ne semble pas dissuader certains chauffards d'appuyer sur l'accélérateur. D'aucuns estiment que, si en l'état actuel des choses, il serait utopique de prétendre mettre le holà à cette hécatombe, en revanche, en diminuer l'ampleur n'est pas insurmontable. L'Algérie est classée 4ème au niveau mondial concernant les accidents de la route et occupe la 1ère place au Maghreb et dans le monde arabe avec près de 4.200 morts et 61.000 blessés, l'année dernière, soit une triste moyenne de 11 morts par jour. L'entrée en vigueur, au début de l'année, d'un nouveau code de la route, semble ne pas parvenir à endiguer le phénomène. Le nombre de morts a même augmenté de 13% par rapport à l'année dernière. En cause, le non-respect du code de la route, la prise de risque inutile, un parc automobile en constante augmentation (près de 5 millions de véhicules à ce jour, en mauvaise état pour la plupart) et un réseau routier souvent vétuste. Le ministre algérien du Transport prévoit de modifier, dans les tout prochains mois, le code la route avec l'entrée en vigueur de nouvelles règles d'obtention du permis de conduire, notamment l'introduction pour la première fois du permis à points et la formation des conducteurs qui passera notamment de 15 à 30 heures. La répression sera également au coeur de ce dispositif où 400 nouveaux radars viendront équiper la gendarmerie nationale, l'année prochaine. En attendant, le nouveau dispositif, selon le responsable, est actuellement au niveau du secrétariat du gouvernement. Il a en outre annoncé la mise en place incessamment d'un fichier national des permis de conduire pour suivre de près les évolutions négatives et positives du permis à points qui sera désormais le baromètre du niveau des accidents et de l'application rigoureuse des règles de conduite par les usagers de la route. L'expérience étant une totale réussite ailleurs, notamment en France où le nombre de décès a diminué de 50% depuis l'introduction du permis à points en 2001. Pourquoi pas chez nous ?