D'après le secrétaire général d'Ennahda, Fateh Rebie, la nouvelle loi électorale annoncée lors du dernier conseil des ministres consacre l'hégémonie de l'administration. «Nous sommes déçus. Nous avions demandé à ce que l'opération de vote soit supervisée par la justice. Malheureusement, ceci n'a pas été pris en considération. L'existence d'un comité juridique ne veut pas dire contrôle juridique», a-t-il déclaré, hier, en marge de la rencontre des cadres du mouvement. M. Rebie souhaite notamment que les partis politiques soient autorisés à suivre l'opération de vote jusqu'à l'annonce des résultats par le ministre de l'Intérieur. «Nous voulons savoir ce qui se passe dans la chambre noire où se rédige le dernier procès-verbal. Nous souhaitons aussi que le rapport établi par la commission nationale des élections de 2007 soit pris en considération pour avoir une idée sur les lacunes et les dépassements qui ont eu lieu dans le but de les éviter dans le futur», a-t-il dit. Le secrétaire général d'Ennahda a exprimé ses craintes de voir les réformes dériver lors de la présentation des projets de loi et leur examen. «C'est l'occasion pour les députés de rédiger une loi électorale qui consacre la liberté et la transparence», a-t-il appelé en soulignant que les outils de transparence annoncés, tels que l'encre, l'urne transparente et la participation de la femme ne suffisent pas. «Nous enregistrons aussi une réserve quant à la méthodologie de la conduite des réformes. Dans tous les pays du monde, on commence par la Constitution alors que chez nous on a commencé par les communes», a-t-il ajouté. S'adressant aux cadres militants du mouvement, M. Rebie a expliqué que l'élément est d'une importance capitale pour promouvoir le développement et le changement réel pacifique. Selon lui, les cadres d'Ennahda sont les ambassadeurs de la renaissance pour la formation d'une nouvelle génération capable d'occuper les postes de responsabilité. Il a également dit que le parti a entamé les travaux de la rencontre la veille «parce que les militants d'Ennahda sont des partisans du vendredi et non pas du samedi», en allusion à l'appel lancé pour manifester samedi.