Photo : Horizons. La loi de finances 2010 atterrira durant le mois en cours sur la table de l'APN. Si l'on tient compte de la loi fixant sa période de séjour au niveau des deux Chambres parlementaires à 75 jours, le Conseil des ministres ne devra pas tarder à se réunir autour dudit texte devant tracer la ligne économique et sociale du pays pendant toute une année. D'ores déjà, le Mouvement de la société pour la paix prépare ses propositions visant essentiellement, nous dira M. Belkaid Abdelaziz, président du groupe parlementaire de la formation d'Aboudjerra Soltani, à revoir certaines « retombées négatives » transcrites de la loi de finances complémentaire de 2009. Contacté hier, M. Belkaid évoquera certains volets ayant trait à l'emploi, à l'investissement, à l'exportation et notamment la suppression du crédit à la consommation. De l'avis du MSP, l'annulation du crédit à la consommation a mis à mal certaines entreprises publiques comme l'ENIEM puisque le citoyen ne peut plus recourir aux crédits. Ce qui a contribué par le passé à l'augmentation des revenus de l'entreprise. Il s'agit, tient-il à préciser, d'entreprises vouées à devenir à l'avenir des pôles économiques, comme l'avait affirmé dernièrement le gouvernement. Néanmoins, M. Belkaid reconnaît que la loi de finances complémentaire 2009 a été tout de même porteuse de mesures positives. Preuve en est, les firmes étrangères qui ne cessent de solliciter les autorités algériennes à revoir certaines décisions. Par ailleurs, M. Belkaid évoque une autre question importante, à savoir la nécessaire élaboration de la loi de règlement budgétaire. Le MSP compte remettre sur le tapis cette question en réclamant sa mise en application de façon à permettre aux représentants de la nation de contrôler les dépenses publiques. L'objectif, dira-t-il, est de se mettre beaucoup plus en conformité avec l'article 160 de la Constitution. Il rappellera à cet effet que le chef de l'Etat avait à maintes reprises insisté sur le fait de veiller au contrôle des dépenses publiques. A noter, M. Abdelaziz Ziari président de la Chambre basse avait lui aussi souhaité l'élaboration de cette loi de règlement budgétaire. Sur un autre registre, M. Belkaid profite de l'occasion pour évoquer le problème de la prise en charge des sinistrés du séisme de Chlef. Il lancera un appel aux autorités pour prendre les mesures nécessaires afin de clore définitivement ce dossier. Du côté du FLN, la devise est la même. La loi de finances 2010 doit s'orienter notamment vers la promotion de l'emploi des jeunes. M. Layachi Daadoua, président du groupe parlementaire, souhaite une baisse des impôts au profit des jeunes désireux s'investir dans le domaine de la petite et moyenne entreprise. Sans un aperçu sur les contours de cette loi, le représentant de la première force politique du pays s'abstient de tout commentaire. Il dira néanmoins à propos de la loi de finances complémentaire 2009 qu'une loi déjà approuvée n'est plus d'actualité. M. Moussa Touati, président du Front national algérien, souhaite que la loi de finances 2010 trace comme priorité l'investissement productif, tout en mettant l'accent sur les charges sociales ayant trait aux problèmes du chômage, la déperdition scolaire, le travail entre autres soucis majeurs nécessitant davantage d'efforts et d'attentions. M. Touati estime néanmoins que la suppression du crédit à la consommation est une bonne mesure que le gouvernement a utilisée pour booster l'investissement national, expliquant sur sa lancée que ces crédits bénéficient beaucoup plus aux banques et entreprises étrangères. Le parti d'Ennahda présidé par Fateh Rebai quant à lui songe à des propositions devant « rattraper » selon ses termes des carences enregistrées dans la loi de finances complémentaire 2009, notamment en ce qui concerne l'annulation du crédit à la consommation, ayant d'après M. Rebai embarrassé notamment la classe moyenne. A ce titre, Ennahda suggère au gouvernement d'instaurer le crédit sans intérêt qu'elle appellera «el kard el hassan». Ce dernier sera accordé, explique notre interlocuteur, avec des conditions et des garanties et ce « à ceux qui le méritent réellement ». Ce genre de crédit peut être aussi accordé, enchaîne M. Rebai, aux jeunes pour créer des petites entreprises, notamment dans le secteur agricole, étant une ressource durable et permanente. Dans cette loi, le président d'Ennahda souhaite également la prise en charge de l'augmentation salariale annoncée par le président de la République, veiller à la promotion du pouvoir d'achat et l'instauration rapide de l'allocation chômage fixée à 6000 DA pour les jeunes chômeurs. M. Rebai estime aussi qu'il faut prendre comme prix de base du baril de pétrole 40 ou 50 dollars dans cette loi puisque la donne économique actuelle le permet. Dans ce sillage, il faut noter que le Parti des travailleurs s'est déjà exprimé sur ce sujet en déclarant par la voix de Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti que la loi de finances 2010 devra démontrer, selon elle, « si les choix de l'Algérie sont définitifs ou si l'Algérie n'a pu résister aux pressions qui ont été exercées sur elle».