Comme prévu par les initiateurs de Commotion, les ennemis potentiels sont les entreprises de télécoms, qui pourraient faire pression sur les autorités, pour qu'elles tuent ces initiatives citoyennes à coups de lois et de restrictions bureaucratiques. Sascha Meinrath, chef de file de Commotion est conscient de la menace : "Notre technologie va bousculer pas mal de choses, y compris aux Etats-Unis. Si les gens se mettent à construire leurs propres réseaux, le business model des groupes de télécoms va s'effondrer. Il faut s'attendre à ce qu'ils contre-attaquent brutalement." Commotion devra aussi affronter l'hostilité des majors d'Hollywood, car il peut faciliter le piratage des œuvres sous copyright. Le réseau Commotion pourrait en théorie permettre aux internautes des 'échanger des œuvres sous copyright en toute discrétion. Mais l'intérêt est assez limité. La vitesse de téléchargement sera intéressante si des utilisateurs mettent sur leur réseau leurs fichiers audio ou vidéo. Par contre, si un internaute décide d'utiliser Commotion pour télécharger anonymement sur Internet, en passant par BitTorrent ou MegaUpload, le débit sera beaucoup plus faible qu'un téléchargement classique, sans Commotion. Mais là encore, on peut s'attendre à ce que l'industrie musicale et cinématographique s'interpose pour éviter que Commotion ne se répande dans les pays occidentaux. Sascha Meinrath est à la fois fataliste et optimiste : "Que ce soit aux Etats-Unis, au Moyen-Orient ou ailleurs, qui va mettre en place ces réseaux alternatifs ? Pas des vieux, on le sait. Ce sont les ados qui vont s'en emparer. Ils s'en serviront pour contester l'ordre établi et aussi pour partager leur musique et leurs films. Ce sera peut-être négatif pour les détenteurs de droits, mais le bilan global sera très positif."