Dressant un bilan de l'application de ladite charte, il a indiqué que «depuis 2006, 7 544 terroristes repentis ont bénéficié des mesures prévues. 6 000 autres personnes licenciées pour leur appartenance au syndicat islamiste du travail ont été également indemnisées alors que certains ont été réintégrés dans leurs postes de travail». Maître Azzi ajoutera que le nombre total des familles des terroristes abattus indemnisées s'élève à 11 200. Alors que leur nombre total est de 17.000 selon les statistiques des services de sécurité. «Certaines familles de terroristes ont rejeté ces mesures», a-t-il noté. Concernant les disparus, Me Azzi a affirmé que «sur les 6 543 dossiers, 6 520 ont été indemnisés». Les 23 familles qui restent ont-elles aussi refusé les mesures de la charte ? «Je les ai moi-même contactées. Mais aucune de ces familles n'avance les propos qui leur sont attribués dans la presse. Il n'y a que Mme Nacéra Titouh qui parle ainsi. Je me demande si les associations qui parlent en leurs noms les représentent vraiment», a-t-il dit en affirmant que le moment n'est pas opportun de chercher les raisons de ces disparitions et des responsabilités bien que personne ne demande aux familles des disparus de ne pas les pleurer ou de ne pas de poursuivre leurs recherches. En tout, «35 000 dossiers, toutes catégories confondues, ont été traités par les commissions de wilaya chargées de la mise en œuvre de la charte depuis février 2006», a-t-il conclu en affirmant qu'on ne peut pas aller au-delà des ces résultats avec ce texte. Il estime aussi que la charte pour la paix et la réconciliation a grandement contribué à mettre fin à la tragédie nationale notamment l'arrêt des massacres collectifs et des attentats à l'exception de certains faits marginaux. «Entre 8 000 et 10 000 citoyens ont été assassinés annuellement avant l'année 2000», a rappelé Me Azzi ajoutant que ce chiffre a reculé pour se situer depuis 2006 entre 600 et 700 personnes. Lors de cette rencontre, Me Merouane Azzia a rappelé le contenu des recommandations adressées au président de la République le 29 mai dernier. Selon lui, il s'agit de 15 points qui concernent des catégories non évoquées par la charte de paix et de réconciliation nationale. Dans ce sens, il est préconisé la promulgation d'un statut pour les victimes du terrorisme, l'indemnisation des citoyens déportés au Sahara, les prisonniers qui ont été innocentés, les patriotes, les personnes qui ont subi des pertes matérielles, les femmes violées, les 500 enfants nés au maquis, les prisonniers qui ont fait l'objet de jugements judiciaires à l'époque des tribunaux spéciaux (de 1992 à 1994) et enfin pour les 120 de ceux qui ont été emprisonnés et qui n'ont pas commis d'actes terroristes. Maître Azzi a souligné que, parallèlement à la main tendue par la charte pour la paix et la réconciliation, l'Etat algérien combat le terrorisme. D'après lui, depuis l'application des dispositions de réconciliation, 1 257 terroristes ont été abattus.