Les horaires scolaires, la polémique des tabliers et la grogne des enseignants de l'éducation seront abordés à l'APN. Le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, sera auditionné demain par la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des affaires religieuses de la chambre basse, apprend-on de source parlementaire. Ce face-à-face souhaité par les députés, se tient un mois après la rentrée scolaire, qui intervient cette année dans une conjoncture très particulière. «Nous avons envoyé une demande au ministre de l'Education, lui exprimant le souhait de la commission de faire un premier bilan de la rentrée scolaire. Nous avons eu une réponse positive», affirme M.Mohamed Guidji, président de la commission de l'éducation. La réunion-bilan risque d'être «chaude» au vu des évènements qui secouent le secteur. Il y a tout d'abord cette grande polémique des tabliers bleus et roses, qui a perturbé la scolarisation de milliers d'élèves. Le ministre devra s'expliquer sur les raisons de cette mesure décrétée, à la surprise des parents d'élèves, seulement à un mois de la rentrée. Il a été dans ce sens enregistré de l'excès de zèle de la part de plusieurs responsables d'établissements scolaires qui ont empêché les enfants de rentrer en classe sous prétexte qu'ils ne sont pas vêtus de tabliers exigés par la tutelle. Cela, alors que le département de Benbouzid a accordé 20 jours aux parents pour s'en procurer des bleus et des roses. L'autre sujet qui s'imposera lors de l'audition du ministre par la commission de l'éducation, est sans nul doute la question des horaires d'études. Face au refus des enseignants d'assurer les cours le vendredi matin, la tutelle s'est vue dans l'obligation de répartir les horaires sur les cinq jours scolaires de la semaine. Une véritable catastrophe pour beaucoup d'élèves du cycle primaire qui quittent l'école à 17h30. L'enfant rentre chez lui vers les coups de 18h00 chargé de cours et d'exercices. L'on fera l'impasse sur le cas des endroits enclavés où l'enfant parcourt des dizaines de kilomètres souvent à pied pour rejoindre l'école. Pis encore, certains établissements scolaires assurent les cours le samedi. Autrement dit, les élèves n'ont qu'un seul jour de repos: «Nos enfants sont déjà épuisés alors qu'ils viennent d'amorcer l'année scolaire. On se demande comment sera leur état vers la fin du premier trimestre» nous confie un député. Mais les maux du système éducatif ne se résument pas à ces deux problèmes. Le secteur est miné par la contestation et les menaces de grève. Et là aussi, ce sont les élèves qui se trouvent piégés. Piégés aussi par la charge du programme. Mohamed Guidji estime qu'à travers l'audience du ministre de l'Education, le parlement tend à exercer pleinement son pouvoir de contrôle: «Nous ne sommes pas une institution de législation seulement. Nous avons pour mission de contrôler le travail du gouvernement.» Durant les audiences tenues, bien évidemment à huis clos, «les députés, ajoute Guidji, auront l'occasion de discuter des questions qui ne peuvent pas être débattues dans les séances plénières». C'est une façon de démontrer aux citoyens que «nous prenons en charge leurs problèmes et préoccupations». Le président de la commission de l'éducation nous apprend que les députés vont programmer plusieurs sorties sur le terrain au niveau de plusieurs établissements scolaires à travers le territoire national. Le mois prochain la commission auditionnera le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia. Il sera suivi par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M.Bouabdallah Ghlamallah, au sujet de la saison du Hadj.