Les écoles resteront fermées le vendredi mais le choix est donné à leur responsable de reporter les cours du jeudi. Pas de marche arrière en ce qui concerne le nouveau week-end semi-universel malgré les appels répétitifs émanant des syndicats autonomes du secteur de l'éducation pour le retour à l'ancienne formule (jeudi-vendredi). Le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, a déclaré que «le passage au nouveau week-end est irréversible». Toutefois, «les responsables des différents établissements scolaires sont autorisés à faire de petites modifications dans leur emploi du temps. Ils peuvent reporter les quatre heures du jeudi à l'après-midi de mardi ou au samedi matin. Vendredi demeure la journée principale du repos», affirme le ministre. Cette déclaration a été faite au cours d'une rencontre avec les députés, membres de la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des affaires religieuses à l'Assemblée populaire nationale, hier à Alger. Idem pour l'uniformisation du tablier. Une telle mesure est appliquée par «95% des établissements scolaires», a indiqué le ministre. Pourtant elle continue à faire couler beaucoup d'encre et à susciter tant de réticences, notamment de la part des parents ainsi que des commerçants. La polémique a pris naissance suite au déficit au niveau de l'approvisionnement en tabliers de couleur bleue. M.Benbouzid a fait savoir que son département ministériel est «en pleine concertation avec le ministère de la Petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat pour équiper les ateliers de confection de la matière nécessaire à la fabrication de ce produit afin de mieux se préparer pour la prochaine rentrée scolaire». En ce qui concerne l'allégement du programme, le premier responsable de l'éducation nationale reste catégorique: «La réforme va de l'avant et ne revient pas en arrière. Nous sommes passés à 60 millions de manuels scolaires contre 23 millions auparavant. Près de 4 millions d'élèves ont obtenu leurs manuels scolaires gratuitement. Ces manuels ont été payés à 6,5 milliards de dinars par l'Etat.» Néanmoins, la formule du passage à 45 minutes pour chaque cours au lieu de 60 minutes est maintenue. «Nous avons décidé d'appliquer cette mesure sur une dizaine d'établissements scolaires répartis à travers le territoire national pour voir si on peut la généraliser ou non», dit-il. Concernant le calcul rétroactif des indemnités et de primes revendiquées par les syndicats autonomes, M.Benbouzid a déclaré que «l'instruction émane du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Cependant, les négociations entre ces syndicats et la tutelle sont toujours en cours pour mettre un point final à ce sujet». Au chapitre de la formation des enseignants, le ministre de l'Education nationale a indiqué que 85% des enseignants de l'école primaire n'ont pas le baccalauréat. Idem pour 65% des enseignants au niveau des CEM qui ne disposent pas du même diplôme. M.Benbouzid a affirmé que la formation des enseignants devient plus que nécessaire. «Nous avons dégagé une somme de 50 milliards de dinars pour former 214.000 enseignants», lance-t-il. Pour le même objectif, «huit instituts seront créés à travers le territoire national pour former, notamment des enseignants destinés à l'école primaire», ajoute-t-il. Sur un autre registre, le ministre avance le taux de «21,3% d'analphabètes contre 85% en 1962. Aujourd'hui, nous avons 1.257.000 analphabètes inscrits». Le fléau de l'analphabétisme affecte beaucoup plus les femmes que les hommes, selon l'intervenant. Par ailleurs, le ministre de l'Education nationale a indiqué qu'il y a 4000 nouveaux logements de fonction destinés aux enseignants des matières suivantes: la langue française, la philosophie et les mathématiques au niveau des wilayas du Sud.