Malgré un ciel couvert, le public n'a pas voulu manquer le concert exceptionnel animé, jeudi soir à la salle El Mouggar par un jeune artiste burkinabé, Alif Naâba. C'est dire toute l'Afrique, avec ses percussions suggestives et ses danses généreuses, qui affiche sa splendeur culturelle sur la place d'Alger. Cet événement est organisé par le centre culturel français d'Alger (CCF) en collaboration avec l'office national pour la culture et l'information (ONCI), avec ce flot d'expressions musicales et chorégraphiques qui mettent notamment en relief la diversité et la richesse du patrimoine immatériel cher à tout un continent. C'est dans cette atmosphère aux couleurs chatoyantes de la mosaïque culturelle africaine que se plaisent à baigner les cinq musiciens d'Alif Naâba qui n'ont cessé de chauffer la scène devant un public conquis par un rythme enfiévré. Ainsi, la fête était à 100% africaine. Rappelons qu'Alif Naâba se produit pour la première fois en Algérie en affichant sa «grande satisfaction de découvrir un aussi vaste et beau pays», selon son expression qui s'est montré «épaté par la beauté d'Alger, par les paysages féeriques et la générosité des Algériens». La soirée est donc vécue avec une intensité exceptionnelle, aux sons, rythmes et couleurs africains. Le répertoire d'Alif Naâba raconte l'amour, la paix, le pardon et l'inaptitude des femmes à enfanter et surtout de la réconciliation. Le public présent y a vu un bel hymne à l'amour et à la paix visant à rassembler les peuples du globe terrestre. La qualité du spectacle, le professionnalisme des membres de la troupe et la beauté des sonorités ont subjugué le public présent. Ses tubes chantés ce soir, dont «Cindy», «Africa», «vim», «soleil», «limata», «rimata»…ont beaucoup plu même si celui-ci ne maîtrise pas le moré, langue usitée au Burkina Faso. Les prestations si brillantes exécutées et servies par une bonne sonorisation et éclairage ont contribué à créer une ambiance conviviale ponctuée par une instrumentation ponctuée par une guitare acoustique, électrique, djumbri, dembré, cora (instrument à 24 cordes), calvas et congas. La fin du spectacle est marquée par un duo-surprise. A l'aise, le groupe g'naoui Djmaoui Africa a été accueilli dès son entrée sous de fortes acclamations. De cette prestation, se dégage une réelle énergie vite épousée par Alif Naâba et ses musiciens. En projets, Alif Naâba fera la promotion de son troisième opus intitulé « Wakat», qui comprend 12 titres, sorti en mars dernier. Cet album est réalisé sur des sonorités effectuées sur percussions et cordes. Cet artiste animera une série de concerts, le 27 novembre à Ouagadougou, en décembre à Abidjan, au mois de janvier aux Etats-Unis puis au Rwanda. Et en été, il effectuera une tournée en Europe.