Une belle rétrospective est consacrée depuis le 21 octobre dernier et ce, jusqu'au 19 novembre prochain au Centre culturel algérien, au peintre A. Guermaz (Mascara 1919-Paris 1996) dans le cadre de la célébration de l´Année Guermaz. Le vernissage a eu lieu le soir de mercredi dernier. La rétrospective sera suivie de l´exposition hommage que consacreront des plasticiens algériens vivant en France, à leur aîné. Qui a fait parler de lui ces derniers jours dans la presse. Voici quelques écrits retenus de ce qui est pensé du peintre algérien. Dans le «Monde», Jean-Marie Dunoyer, il est lu : «Poète, Guermaz, qui se manifeste depuis un quart de siècle, peut être considéré comme un initié de l'ésotérisme, et sa peinture dans une double démarche ne décrit pas seulement une ascension vers la sereine solitude (ainsi s'appelle une de ses grandes toiles) : elle est elle-même cette pacifique conquête du cosmos». Alain Bosquet lui, écrit : «Les peintres du mystère exigent une entrée payante dans ce mystère : des clefs, une conception bien calculée, des hantises, une échelle de valeurs. Les peintres de l'évidence, eux, se contentent de plier cette évidence à leur tempérament : elle reste une évidence ou si on préfère, un élément parfaitement articulé en dehors de l'œuvre. L'exceptionnel, chez Guermaz, est qu'il concilie mystère et évidence : il rend le mystère familier sans avoir à l'apprivoiser par la contrainte.» Jean-Jacques Lévèque, dans une préface de l'exposition Six Peintres du Maghreb, «Galerie Peintres du Monde », Paris, 1966 note que « S'il fut un observateur attentif du monde, Guermaz a su progressivement se libérer du poids des choses, dépasser le jeu des formes, des apparences, pour recueillir ce qui est au cœur des choses, choisir l'esprit au concret. Mais ses œuvres n'en ont jamais pour autant perdu leur saveur, cette véracité qui fait le regard toujours complice des choses avec lesquelles il entre en «contact». Par ailleurs Rêva Remy elle, ponctue : «Quel recueillement, quel silence contemplatif dans les œuvres de Guermaz. Ses nouvelles toiles nous prouvent son cheminement intérieur, depuis les peintures aux ardences volontaires qui étaient un hymne à la réalité coutumière. A présent, l'artiste semble avoir pris de l'altitude avec ses chants aux sonorités blanches.» - «De Guermaz, qui se produit chaque année à la galerie Entremonde, on retiendra au premier chef une vaste toile qui s'appelle Blanc de volupté. À l'extrême pointe du dépouillement, sa quasi monochromie nacrée recouvre une scrupuleuse structure interne et parvient à donner un envahissant sentiment de plénitude - état auquel tend d'ailleurs la constante modération de Guermaz…» Jean-Marie Dunoyer, Le Monde - «Peintre du Transfini (selon l'expression de Verdiglione), Guermaz, avec la virtuosité sereine d'un Maître du Zen (ses toutes petites toiles sont des mandala !) trace ses sentiers de méditation sur d'immenses plages d'univers - Minutes de sable mémorial… » Roger Dadoun, Guermaz, La Quinzaine littéraire.