Du nouveau dans le domaine de la recherche scientifique et technique. De nouveaux textes de lois seront opérationnels avant la fin de l'année. M. Hafid Aourag, DG de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT) au ministère de l'Enseignement supérieur, nous parle de ces nouveautés. Comment définissez-vous une compétence ? Une compétence est une personne qui peut faire la différence dans son domaine. Elle peut par elle-même engendrer une valeur ajoutée à un produit. Elle a acquis une certaine expérience, un certain savoir-faire avec derrière elle un CV qui en dit long. C'est par rapport à cela qu'on peut définir une compétence nationale. Ces compétences nationales, cette excellence doit être valorisée aujourd'hui. Justement comment doit-on les valoriser ? Les valoriser c'est leur donner d'abord plus de moyens et un environnement adéquat pour qu'elles puissent faire de la recherche dans les meilleures conditions. Il s'agit ainsi de leur faciliter la tâche pour qu'elles puissent acquérir les équipements nécessaires au bon fonctionnement des laboratoires. C'est donc un ensemble de mécanismes qu'il faut mettre en place avec une autonomie plus importante. Et puis il faut valoriser leur travail avec l'instauration d'un régime indemnitaire qui fait la différence entre l'excellence et la médiocrité. C'est ainsi que nous allons instaurer une prime d'excellence pour les chercheurs qui produisent le plus et qui apportent une valeur ajoutée au produit algérien. Est-ce que les revendications des chercheurs sont portées devant la tutelle ? Bien sûr ! Nous avons déposé des textes de lois qui permettront dans un proche avenir aux compétences nationales de bénéficier de tout ce que je viens d'annoncer. Ces textes ont été discutés au niveau des différents laboratoires, au cours de conférences régionales. Ils ont été amendés selon les revendications des chercheurs. Ces textes seront bientôt soumis au gouvernement pour approbation. Peut-on connaître la nature de ces textes ? Il s'agit d'abord de celui portant sur la prime d'excellence, la contractualisation de l'acte de recherche, la mobilité des chercheurs et sur l'association des compétences algériennes à l'étranger dans les laboratoires algériens. Comment associer les compétences algériennes installées à l'étranger ? Nous avons une multitude de contacts et de réseaux en place avec les compétences nationales installées à l'étranger sur des thématiques bien définies et des projections à court et moyen terme. Mais il y a le problème d'absence de lien entre les laboratoires de recherche et les entreprises économiques ... C'est sur quoi nous travaillons aujourd'hui pour mettre en place les centres d'innovation de transferts technologiques (CITT) entre le monde l'emploi et le monde universitaire. Ces centres sont lancés. Ils seront effectivement les interfaces entre les deux mondes. Je pense que grâce à ces CITT que nous avons calqués sur les pays émergents que nous allons voir la recherche se développer à un rythme soutenu. Nous n'avons rien inventé. Nous sommes donc en train de mettre en place ce système pour pouvoir réaliser ces interfaces. On parle souvent de recherche mais on parle peu des sujets sur lesquels planchent nos chercheurs Nous avons beaucoup de projets. Il y a le projet sur le laser, sur les composantes d'optique, les composants électroniques, le prototypage. Il y a donc plusieurs projets qui sont lancés et se concrétiseront avant 2012. Mais il y a toujours la fuite des cerveaux… J'ai toujours dit que la fuite des cerveaux n'est pas un échec, c'est une capitalisation qu'il faut savoir gérer et exploiter. Il faut trouver aujourd'hui les mécanismes nécessaires pour pouvoir exploiter ce capital. C'est justement par rapport à ces textes qui vont se mettre en place et ces mécanismes que nous allons capitaliser ces acquis dont nous avons bénéficié grâce aux différentes compétences qui se trouvent en Algérie et à l'étranger.