L'examen de passage ne se présente pas sous de bons auspices. La situation sécuritaire et politique est au plus mal avec notamment un mois d'octobre des plus meurtriers (53 militaires américains tués au combat) et une instabilité chronique marquée par le vide institutionnel bien compromettant. Au menu : le second tour de tous les défis qui reste la clé de voûte pour l'élaboration de la nouvelle stratégie de lutte tributaire de l'avènement d'un « gouvernement crédible ». Néanmoins, le verrou présidentiel continue de peser sur le destin afghan en mal de représentativité et de légitimité. Dans une bataille féroce, entachée de procédés pour le moins répréhensibles et immoraux, la lutte féroce pour le pouvoir souligne la détermination du président sortant de ne pas lâcher prise à son rival plaçant la barre des négociations très hautes. Abdullah Abdullah qui a réussi à arracher de haute lutte le droit de concourir à la session de rattrapage du 7 novembre prochain crie à la disqualification anticipée de la commission électorale, accusée de partialité, et menace même de se retirer de la compétition en l'absence de garanties de régularité et de fiabilité d'un scrutin promis au protégé de la coalition sûr de la victoire finale. Le processus de normalisation et de stabilisation interne souffre énormément de blocages politiques aggravés par le refus de tout compromis et du partage de pouvoir favorisé en vain dés le premier tour par des puissances de la coalition internationale. L'impasse afghane brouille les perspectives de réévaluation du « front afghan », érigée en priorité des priorités dans la lutte contre le terrorisme internationale. Ira-t-on jusqu'à cautionner un gouvernement mal élu, peu efficient et coupable de corruption généralisée, de recours à la fraude massive er d'une désaffection populaire grandissante ? A moins d'une semaine du rendez vous du 7 novembre, L'administration Obama, faussement tatillonne notamment sur la question des renforts revendiqués par le général Stanley McChrystal, ne semble pas être géné outre mesure par les retombées d'un scrutin kafkaïen qui exprime l'échec de la démarche de la démocratisation à l'américaine Le constat de faillite a été établi par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en visite au Pakistan voisin Sans se prononcer sur le second tour, elle a estimé que, par le passé, Washington avait «peut-être trop concentré ses efforts sur le gouvernement central et sur l'idée qu'il était pensable de transformer l'Afghanistan en un pays moderne du jour au lendemain». Washington qui doute de l'issue de la guerre en Afghanistan tient son conseil de guerre, ouvert depuis deux mois, pour passer au scalpel l'état de santé général des 34 provinces. L'approche pragmatique se prévaut de la nécessité de déterminer avec précision le niveau des renforts militaires et de la coopération des gouvernements régionaux dés lors que l'élimination des talibans s'est avérée une tache des plus ardues. L'autre inconnue de l'équation afghane réside dans le rôle pakistanais appelé, comme l'indique l'offensive du Swat et du Waziristân, à déloger les talibans de leur sanctuaire établi aux frontières communes. Telle est la mission de Clinton parti à Lahore prendre le pouls de son allié porté à bout de bras par les Etats-Unis déliant les cordons de la bourse pour s'assurer un engagement décisif. Mais, face aux étudiants, la secrétaire du département d'Etat a été forcé au test de confiance. «Quelles garanties, les américains peuvent-ils donné aux pakistanais pour que nous puissions maintenant avoir confiance dans le fait que vous autres vous n(allez pas ensuite nous trahir comme vous l'avez fait par le passé », ont-ils soulevé.