Barack Obama ne fait pas mieux que George W. Bush pour le conflit israélo-palestinien. Incapable de faire pression sur Israël et de tenir sa promesse d'un Etat palestinien fiable et viable, il bat en retraite. Le locataire de la Maison Blanche qui avait défendu dans un premier temps le gel total de la colonisation, qui ne parle plus depuis septembre dernier que de «limitation» de la colonisation demande à Mahmoud Abbas de reprendre les négociations de paix avec Benyamin Netanyahu sans conditions. Hillary Clinton considère comme Benyamin Netanyahu que le gel des implantations ne peut être ni un «prétexte, ni un obstacle, ni même une condition préalable» à une reprise des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Elle presse Mahmoud Abbas de retourner à la table…sans condition et dès que possible». «Ce qui est important, comme le dit le Premier ministre israélien, c'est d'ouvrir les discussions» lui dit-elle. Le président palestinien qui assiste impuissant à la «volatisation» de toutes les promesses américaines refuse de se plier aux exigences de Clinton qui salue l'engagement de Netanyahu à «restreindre» la colonisation en Cisjordanie occupée en poursuivant la poursuite de la construction de 3.000 logements et bâtiments publics (mairies, écoles, etc) et des colonies à El Qods-est annexée en 1967, même si les Palestiniens veulent en faire leur capitale comme des «concessions» sans précédent !. «Pas de négociation avant un gel total de la colonisation en Cisjordanie et en l'absence d'un objectif clair pour ces pourparlers» dit-il insistant sur le caractère «illégal» de toutes les activités de colonisation israélienne. Pour Abbas, seul un arrêt des implantations pourrait permettre la reprise des négociations et …la création d'un Etat palestinien viable. Maintenues, ces implantations réduiraient cet état à des enclaves séparées par les colonies et des check-point. Les Palestiniens qui voient les Américains offrir une énième excuse aux Israéliens pour poursuivre leur politique coloniale doivent se poser des questions. L'occupation et le vol des terres palestiniennes seraient-ils «un détail» dans l'histoire de ce conflit ? NETANYAHU ROULE LES MÉCANIQUES Réconforté par le soutien de Clinton, Netanyahu roule les mécaniques. Il qualifie le «gel total de la colonisation» demandé par Abbas de «demande nouvelle, de changement de la politique qui ne fait pas grand-chose pour la paix ». Comme Clinton, il appelle Abbas qui serait prêt à se suffire d'un gel des implantations pour «quelque temps», - le temps de passer l'écueil des prochaines élections générales qu'il a convoquées pour janvier prochain à engager avec lui …un dialogue de paix sans condition préalable. «J'espère beaucoup que les Palestiniens vont comprendre qu'ils doivent s'engager dans le processus de paix, car c'est dans leur intérêt comme dans le nôtre», dit-il promettant à Abbas qui regrette l'ère d'Ehud Olmert de «faire ce qu'aucun autre gouvernement israélien n'a fait depuis le déclenchement de ce processus il y a seize ans». L'extrême droite israélienne se félicite du revirement de l'administration américaine. «La preuve est faite que les Etats-Unis sont nos meilleurs amis et que l'attitude ferme d'Israël sur ses positions est payante» déclare le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon estimant que la reprise des négociations dépend du président palestinien. «L'attitude de l'administration d'Obama est une énorme déception pour les Palestiniens. C'est la preuve que cette administration n'est pas différente des précédentes» estime Ziad Abou Zayyad, un ancien ministre palestinien. Même l'appel de Mahmoud Abbas à un gel des implantations «quelque temps»