Hier, aux abords de l'Ecole polytechnique d'El-Harrach, les étudiants se sont massés de part et d'autre des trottoirs. Ils ont fermé la porte d'entrée pour protester contre ce qu'ils appellent les dysfonctionnements de certains services de l'école. Ils ont reçu le soutien de leurs enseignants qui déclenchent aujourd'hui une grève de deux jours pour exiger, entre autres, le départ de la directrice de l'Ecole. La raison de ce mécontentement estudiantin ? La direction a décidé d'accueillir 220 nouveaux étudiants dans les classes préparatoires au moment «où nous souffrons d'un manque de locaux», soutient le porte-parole des protestataires. Pour cela, un bloc d'environ 14 salles leur a été réservé pénalisant ainsi les étudiants en 4e année électrotechnique et ceux de la 3e année génie de l'environnement. En outre, les nouveaux locataires auront affaire à une administration indépendante de leur Ecole. «C'est une école dans une école», dira le porte-parole. Autre raison du mécontentement : des travaux d'étanchéité qui se font actuellement dans le bloc génie industriel, métallurgie et génie minier «qui gênent énormément les cours». «Ces travaux ont créé des conflits et des chevauchements de l'emploi du temps entre certains départements», précise l'étudiant. En d'autres termes, une salle est partagée à la même heure avec les étudiants en génie industriel et en automatique. Ce qui a exacerbé cette situation, selon le porte-parole, c'est la réponse du directeur des études aux étudiants qui lui ont soumis ce problème : «Le premier arrivé est le premier servi». Et pour ne rien arranger, la directrice a exclu des étudiants de leur bloc pour les octroyer aux étudiants en préparatoire. La somme des problèmes rencontrés a déclenché cette protestation. Les étudiants de l'Ecole polytechnique revendiquent aussi la disponibilité des certificats de scolarité, des cartes d'étudiant, des stages dans les entreprises, des infrastructures pédagogiques aménagées. Comme ils dénoncent l'état déplorable de certains bâtiments qui constituent une menace pour les étudiants et pour le personnel de l'Ecole, les fuites de gaz, les fuites d'eau, l'absence d'enseignants, la vacance du poste de chef du département génie industriel et pour couronner le tout, l'absence d'hygiène. La directrice, présente sur les lieux, n'a pas daigné nous recevoir pour de plus amples informations, prétextant une réunion avec une délégation du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.