Majestueux ! Le public venu en grand nombre a assisté à une soirée hommage appuyé, dans la soirée de jeudi à Alger à un virtuose de la musique diwane, Maâlam Benaïssa, pour célèbrer sa disparition, il y a un an. Cette initiative est de l'office de Riad El Feth (OREF) et du commissariat du festival national et international de la musique diwane. A noter que la recette de cette soirée musicale sera reversée à la veuve et aux enfants de cet artiste. Le concert hommage est animé par Mohamed Rouane, Joe Batoury, Ouled Hawsa, G'naoua Rihate Labled et Harmonica. Il s'agit d'un 1er hommage rendu à Maâlam Benaïssa «Il s'agit d'honorer la mémoire de ceux qui ont joué un rôle important dans cette musique diwan, dont le génie créateur, Maâlam» indique Mme Mouni Harkat, membre du comité d'organisation du festival de Bechar. «Maâlam Benaïssa est un musicien-poète dont plusieurs textes ont été inspirés des traditions orales de notre riche patrimoine», confie Mme Fadhela Benaïssa, veuve de Maâlam Benaïssa, lors de cette commémoration, et d'ajouter «Il était généreux, sensible, hospitalier et marqué par les traditions qu'il considérait comme l'un des berceaux de l'Humanité», en précisant que «La mémoire de ce maître demeure toujours vivante au cœur de tous les algériens et en particulier de ceux qui l'ont connu et aimé». De son côté, Joe Batoury, cousin du défunt et chanteur «C'est de génération en génération que les membres de ma famille se transmettent avec fidélité et amour ce genre musical». Avant que le concert ne débute, les spectateurs ont assisté à une projection de quelques minutes sur quelques scènes de répétition qu'effectuait Maâlam Benaïssa dans un studio d'enregistrement à Roubaix en France. Ce film a été réalisé en 2005 par Rahma Ben Hamou El Madani. Sur scène, cinq formations se sont relayées, chacune de ces formations a su concocter une ambiance fulgurante grâce à des chansons légères. Les premiers morceaux interprétés sont des improvisations instrumentales, des titres comme «Lalla Mira» puis «Baba Hammouda» ainsi que des chansons du Diwan reprises à la mémoire de cet artiste. Ensuite, d'autres interprétations enfiévrées qui plongent l'auditoire dans la mysticité et font vibrer les corps aux sons des karkabous. Attraction de la soirée, le groupe G'naoua Rihate Labled a su montrer la voie, enflammer les lieux. Des moments d'un incroyable bonheur, de grâce, une émotion des plus belles. Sur la base d'un folklore populaire, ce chant profond exprime toutes les sensations. Il n'y a pas de doute, les artistes ont charmé le public par la beauté de leurs gestes, leurs grâces et leurs sensibilités. Un très beau spectacle riche en émotions. La grâce et la force du Diwan mêlé à l'intensité du chant et de la musique ont touché le cœur du public. Témoignages : - Ahmed Bahaz, frère aîné du défunt : «Je remercie les initiateurs de cet hommage. Je me souviens des petites anicroches que j'avais avec lui à cause de sa passion qu'il faisait passer en priorité. C'était le genre à être très absorbé par sa vocation, la preuve, il quittait rarement son gumbri. Il a travaillé d'arrache pied pour atteindre ses objectifs». - Mohamed Soudani, chanteur du groupe Hawsa et cousin du défunt : «Maâlam Benaïssa est un cousin, il est également un ami et un frère pour moi. J'ai travaillé durant 3 ans à ses côtés à Diwan D'zaïr. Nous avons passé de bons moments, c'était un bon vivant. En plus de son intelligence, son dévouement à sa profession et sa passion, Maâlam Benaïssa est connu par ses boutades, ses réponses spontanées». - Ben Barka Allal, leader du groupe G'nawa Rihat Labled : «Un voisin, un collègue, un ami, un frère,…bref, nous avons partagé énormément de moments, bons ou mauvais soient-ils. Mohamed Benaïssa est un homme entier, il est doué dans sa spécialisté». - Mohamed Rouane, artiste, auteur et compositeur : «Maâlam Benaïssa est un ami de longue date, car nous étions des voisins à Belouzdad. C'est un grand monsieur, un précurseur, un repère pour nous. Il est vrai que nous avons longtemps collaboré ensemble. Seulement, il tenait à effectuer une fusion entre le mandole et le gumbri. Malheureusement, il est parti. Aujourd'hui, j'ambitionne de concrétiser ce projet avec Fayçal, un membre du groupe Hawsa. Maâlam Benaïssa est un personnage timide doté d'une sensibilité aiguisée. C'est avec une immense joie et fierté que j'assiste à cet hommage». - Hocine Zaïdi, commissaire du festival national de la musique diwane à Bechar : «C'est avec une grande émotion que j'assiste à cet hommage. Maâlam Benaïssa est un ami. Il nous a rendu, à maintes fois visite à K'nadssa (Bechar) et surtout, il avait participé aux 2 premières éditions du festival. Il est important de savoir que Maâlam Benaïssa a fait introduire la musique Diwan à Alger».