Photo : Mahdi I. On ne pouvait rêver meilleur temps pour accueillir le président de la République. Le froid et la neige du début de semaine ont laissé place à un soleil printanier. Dés sept heures du matin ou parfois même un peu avant, ils sont venus se masser le long de l'itinéraire que Bouteflika empruntera pour le traditionnel bain de foule. Le long du boulevard qui relie le siège de la wilaya à la mythique fontaine d'Ain Fouara, les Sétifiens ont acclamé le chef de l'Etat. Pour ceux que nous avons approchés, « Le Président Bouteflika a permis de ramener la paix, rétabli l'image du pays et fait surtout de Sétif un pôle de développement ». Youyous, baroud et musique de troupes folkloriques ont rythmé l'avancée du cortège présidentiel. Serrant parfois des mains, Bouteflika saluait les citoyens qui se sont mis aux balcons des maisons, des banques ou du restaurant El Mokhtar. Son ultime halte fut Ain Fouara où il s'est désaltéré sous les vivats et les acclamations de la foule. Il était arrivé directement de l'aéroport du 8 Mai 1945 ou il a procédé à la pose de la première pierre d'un projet d'extension de la piste d'atterrissage. Passant de 2400 à 2900 mètres, elle permettra d'accueillir de gros avions et conforter le caractère international de l'aéroport. C'est un exemple de cette modernisation des infrastructures dont on s'enorgueillit dans la capitale des Hauts- Plateaux. La veille, le ministre des Travaux publics, M. Ghoul avait confirmé que le tronçon de 75 km de l'autoroute Est Ouest qui traverse la wilaya « sera livré en juillet 2010, dans les délais et sans aucun retard ». Les citoyens perçoivent cette dynamique qui se traduit aussi par une offre certes encore insuffisante mais très importante de logements. Tous les indicateurs ont connu des améliorations. On cite en exemple le taux de pénétration en gaz de ville qui a atteint 75 %. « C'est une moyenne très élevée alors que des pays développés ne dépassent pas parfois 40 % » fera remarquer le ministre de l'Energie et des Mines. Sétif, wilaya carrefour, a le privilège de bénéficier de financements dans le cadre des programmes quinquennaux et complémentaires mais aussi d'opérations inscrites au titre des programmes au profit des Hauts-Plateaux. Pour ne citer que le secteur des travaux publics, le montant de 56 opérations dépasse 2OOO milliards de centimes. CHALEUR ET COULEURS Après l'accueil chaleureux et haut en couleurs de la population, le président de la République s'est rendu directement à l'université Ferhat-Abbas. Elle connait une extension prodigieuse. De 260 étudiants à son ouverture en 1978, elle compte désormais plus de 50.000. C'est dans un de ses amphithéâtres, que le président assistera à un cours symbolique sur les usages du laser. Il prononcera juste après un discours en guise d'ouverture de l'année universitaire 2009-2010.Il saluera les efforts de la communauté universitaire pour la promotion de la pédagogie et de la recherche et plaidera pour la nécessité d'établir des liens et tendre des passerelles entre le monde universitaire et celui des entreprises économiques. Après avoir mis en exergue les différentes réformes appliquées ces dernières années (classes préparatoires aux grandes écoles, ouverture d'écoles spécialisées et mise en place de pole d'excellence). Ces derniers permettront l'émergence d'une industrie nationale. Sétif a été choisie pour les industries électroniques. Le chef de l'Etat a affirmé que « nous devons tout faire pour combattre le phénomène de la fuite des cerveaux ». Il dira à ce propos que « le moment est venu de réhabiliter et de considérer le chercheur. On doit prendre en considération les valeurs intrinsèques, rompre avec le nivellement par le bas et le populisme ». « On ne doit pas payer Einstein comme un autre » s'exclamera-t-il. M. Bouteflika tout en réaffirmant sa défense de la démocratisation de l'enseignement supérieur sur lequel on ne reviendra pas » a ajouté que «Cela n'est nullement en contradiction avec l'émergence d'élites performantes et compétitives ». Bouteflika a souligné l'importance de la recherche scientifique pour laquelle un budget double de celui du quinquennal 2005 -2009 sera consacré. Avant de quitter les lieux sous les applaudissements de centaines d'étudiants, le président de la République a inauguré trois facultés (médecine, biologie, architecture et sciences de la terre) et des équipements (cités de 6000 lits et restaurant de 800 places). Pour reprendre les mots de M. Harraoubia, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ces nouveaux équipements permettront de «mieux gérer et maîtriser les flux d'étudiants». AMÉLIORER LE QUOTIDIEN DU CITOYEN La visite d'une journée du président de la République précédée la veille par celle de huit ministres qui avaient procédé à de nombreuses inaugurations s'est achevée en début d'après midi. Elle s'est poursuivie au niveau d'El Hidhab, un nouveau quartier dans les faubourgs Est, avec la mise en service d'un programme de raccordement en gaz de ville de 28.346 branchements. A la même occasion, il a été procédé au lancement d'un nouveau programme de 23. 203 branchements. La population de Sétif a été surtout reconnaissante pour toutes ces actions qui ont une incidence directe sur son niveau de vie. Dans l'attente du tramway, du centre anti-cancéreux, des grand transferts d'eau à partir de barrages de wilayas limitrophes (Béjaia, Jijel et M'sila). Sétif sera alors un grand et rayonnant pôle industriel.