La tournée que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a entamé, hier, à travers les wilayas de l'est du pays coïncide avec la rentrée sociale et politique. Une tournée où le président de La république donnera, encore une fois, le ton. Il faut construire vite, bien et de manière pérenne. Arrivé dans la matinée à l'aéroport Ferhat Abbas de Jijel, le président a été accueilli par les autorités locales civiles et militaires. Sur place, le président de la République a eu à inaugurer le projet de la nouvelle aérogare. Durant la visite du site de l'aérogare de Jijel, le président Bouteflika a souligné que les projets de développement local doivent être réalisés pour durer dans le temps. ''Nous voulons des projets qui durent un siècle'', a affirmé le chef de l'Etat, précisant que ''ce que nous voulons, ce sont des projets qui durent un siècle, pas vingt ans''. Avant d'ajouter qu'"on ne reconstruit pas un pays tous les vingt ans". "Nous devons construire des choses qui durent, même si cela coûte plus cher", "nous devons bâtir sur le long terme indépendamment du système politique du futur Etat algérien". Le président de la République a également insisté sur le sérieux qui doit présider à la conception des infrastructures publiques, celles-ci, a-t-il dit, "'devant être pérennes et symboliser la présence de l'Etat". Il serait utile de signaler que la nouvelle aérogare doit assurer, selon les concepteurs du projet, le traitement de plusieurs vols en même temps, et répondre à un flux plus important de passagers. La configuration de la nouvelle aérogare répondra, a-t-on ajouté, au traitement du trafic international et améliorera de façon "conséquente" la situation de l'aérogare existante, dont la surface opérationnelle était devenue trop exiguë et ne permettait plus un accueil adéquat des voyageurs. La nouvelle aérogare s'étend sur une superficie totale de 5.290 mètres-carrés, et dispose notamment d'un hall d'enregistrement, de salles pour les départs et les arrivées, ainsi que des locaux administratifs, commerciaux et techniques, en plus d'un parking de 200 places. Près de 250 millions de dinars ont été nécessaires à sa réalisation par une entreprise chinoise dans un délai de 13 mois. Le chef de l'Etat avait auparavant pris connaissance, dans l'enceinte de l'aéroport, grâce à une grande maquette, des grands projets de développement de la wilaya de Jijel, tous secteurs confondus, en particulier ceux liés à l'hydraulique, aux travaux publics, à l'énergie et aux transports maritimes. Réagissant aux explications du wali qui a préconisé la réalisation d'une ligne de chemin de fer reliant, en parallèle avec la nouvelle route d'évitement, le port de Djen-Djen pour le transbordement des containers, le président de la République a approuvé le projet. Par ailleurs, le président de la République, a eu à inaugurer le nouveau lycée de Taher, ainsi qu'une Maison de la culture à Jijel baptisée ''Omar Oussedik''. La construction de cette infrastructure scolaire de 1 000 places à l'architecture avenante, avec 300 places d'internat, a nécessité une enveloppe financière de 160 millions de dinars. Quatre entreprises ont été retenues pour la réalisation, en 14 mois, de ce lycée destiné, à quelques jours de la rentrée scolaire, à répondre aux besoins du secteur et à améliorer les conditions de scolarisation et d'hébergement. L'établissement a été baptisé par le président de la République du nom d'Ahmed Boumendjel qui participa, en 1960, aux contacts de Melun et aux premières négociations d'Evian, avant d'être nommé ministre de la Reconstruction, des Travaux publics et des Transports en septembre 1962. A son arrivée au lycée, le chef de l'Etat avait félicité, avant de s'y joindre pour une photo souvenir, une chorale constituée de lycéens en habit traditionnel qui l'avait accueilli à l'entrée de l'établissement, interprétant à son intention des chants patriotiques. Par ailleurs, de retour au chef-lieu de wilaya, le président de la République a inauguré, au quartier El Akabi, la nouvelle Maison de la culture, baptisée du nom de Omar Oussedik, illustre figure de la lutte pour l'indépendance nationale, décédé en juin 1992. Au niveau de cette nouvelle Maison de la culture, le chef de l'Etat a visité une exposition de toiles de peinture et des objets et produits artisanaux représentatifs de la wilaya de Jijel. La nouvelle Maison de la culture ''Omar Oussedik'' , à l'architecture moderne, et qui dispose d'un hall d'expositions, d'une salle de spectacles de 1 000 places et de structures annexes, a nécessité une enveloppe financière de plus de 296 millions de dinars. Les travaux de réalisation de ce nouvel établissement culturel, destiné à répondre aux besoins culturels et pédagogiques de la jeunesse locale et à combler les déficits en matière d'activités artistiques et culturelles, ont été lancés en janvier 2002 pour durer 36 mois. On peut dire, aussi, que la visite du président Bouteflika dans la wilaya de Jijel revêt pour sa population une signification particulière. En effet, la population de la wilaya de Jijel a trop souffert durant la décennie noire des actes de violences du terrorisme. Aujourd'hui, les populations de la wilaya de Jijel reconnaissent dans l'empreinte du président Bouteflika le retour à la paix et à la sécurité. Les opérations de retour des populations dans leurs résidences d'origine sont le meilleur témoin du bien-fondé de la concorde civile et de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Jijel, a repris goût à la vie et retrouve les atouts d'une région en plein essor. Les citoyens et citoyennes du chef-lieu de wilaya et des autres communes de la wilaya venus en masse, s'étaient amassés dés les premières heures de la matinée tout le long de l'itinéraire emprunté par le cortège présidentiel pour ovationner le chef de l'Etat et lui souhaiter la bienvenue dans une région où règne désormais la paix, la stabilité et la sécurité. Les projets dans cette wilaya ont fait l'objet d'une attention particulière de la part du président Bouteflika. Avec une enveloppe globale de 156 milliards de dinars répartis à travers 2 600 opérations de développement touchant à l'amélioration des conditions de vie des citoyens, Jijel se présente aujourd'hui comme un pôle ouvert au développement industriel, touristique, forestier, agricole et à un large espace en matière de développement des ressources en eau pouvant approvisionner toutes les wilayas limitrophes. Avec également un grand port de Djendjen, la zone franche de Belara, Jijel s'inscrit désormais dans un développement durable. B. Chellali Les wilayas de Jijel, Constantine, Mila, Batna, Khenchela et Oum El-Bouaghi, verrons leur alimentation en eau potable renforcée, grâce au complexe hydraulique de Beni Haroun. Considéré comme l'un des plus grands projets réalisés à ce jour sur le plan national, cet énorme édifice est destiné à améliorer et à sécuriser l'alimentation en eau potable de près de quatre millions d'habitants répartis sur le territoire de six wilayas. Il permettra également l'irrigation de plus de 40 000 ha dans les périmètres de Teleghma, Remila Ouled Fadel, Cemora et Batna-Aïn Touta. Sur le plan technique, il atteint les 120 m de hauteur à partir de la fondation, une longueur de 710 m en crête, avec capacité de retenue normale de 960 millions de m3 l'an. Son bassin versant est estimé à 7 725 km⊃2;, et sera d'un apport annuel moyen d'environ 730 m3/an avec un volume régularisé de 435 millions de m3/an. Ce site stratégique, dont le coût avoisine les 3 milliards de dollars, est un atout maître pour le Constantinois et les Aurès, dans la mesure où les infrastructures complémentaires programmées, dans une perspective trentenaire, prolongeront ses tentacules vers les wilayas de Mila, Constantine, Jijel, Oum El-Bouaghi, Batna et Khenchela, appelant ainsi d'autres projets. Dans ce contexte, nous citerons la station de pompage de Beni Haroun qui constitue le premier maillon du transfert de Beni Haroun vers les autres régions. Cette station est l'une des plus grandes au monde. D'une puissance de 180 Mw, (mégawatts) elle refoule un débit de 23 m3/s, soit plus de 1,5 million de m3/jour, sur une hauteur de 700 m. En second lieu, le barrage de Bled Youcef (Oued El-Athmania), la conduite sur une longueur de l2 km reliant la station de pompage et le barrage à partir de la station de Aïn Tine, ainsi qu'un tunnel de 6 km de long traversant Djebel Lakhal (Aïn Tine). Ce barrage alimente en eau potable plusieurs stations du Constantinois et des Aurès, entre autres, la station de traitement de Oued Athmania et Aïn Tinn, la station de pompage des couloirs Mila, Chelghoum-Laïd et Constantine, la station de traitement Koudiat Medouar, la station de pompage du couloir de Batna et la station de pompage du couloir Khenchela, avec son couloir de pompage. Cependant, le complexe hydraulique de Beni Haroun constitue une réalisation stratégique majeure dans le programme de développement du secteur des ressources en eau. Un autre projet, celui du barrage de Kissir, d'une capacité de 68 millions de m3, vise le renforcement de l'approvisionnement eau potable de la ville de Jijel et des agglomérations périphériques. Les travaux s'achèveront en juin 2008, alors que l'adduction sera prête en juillet 2009.