Si le vénérable chantre, chanteur et enchanteur, Sadek Djemaâoui, avait, en son temps, porté aux nues l'épopée des Verts avec son éternel tube Djibouha ya loulad, le parcours époustouflant réalisé jusqu'ici par les poulains de Saâdane a suscité lui, la montée sur scène d'une armada de chanteurs et autres musiciens, avec pour seule partition : la qualification au mondial, inchallah ce soir à partir de la capitale soudanaise, sur tous les tons, sur tous les sons. On l'aurait vu, écouté, voire dansé sur leurs rythmes. Une nuée de groupes musicaux, inconnus jusque-là au bataillon, ont forcé le destin - et celui de toute une nation - en composant des chansons - des tubes aujourd'hui - pour donner de la ferveur, de la chaleur et de la fureur à la destinée folle des Fennecs. Des noms désormais célèbres comme ces deux groupes « italianisés », Milano et Torino, qui ont à l'occasion fusionné pour donner jour - et voix - à Mâak Yal Khadra, aujourd'hui, tube national, repris en boucle par tous, supporters, opérateurs économiques partenaires de l'équipe nationale… presque un hymne national qui crève les ondes de toutes les radios, mais aussi les tubes cathodiques… Les duos groupés n'ont pas été les seuls à créer l'événement musical, puisque - et comme il fallait s y attendre - l'inévitable rocker national Baâziz, s'est fendu avec un opus de tonus : Mâak Yal Khadra, Mâak Ya Dzaïr. Une chanson trop chargée émotionnellement et qui ne laisse aucune chair de poule, polie. Plus rythmée, est le tube concocté par le duo mixte Hassiba Amrouche-Cheb Toufik, fièrement baptisé Maâkoum en Force et dont il est inutile de revenir sur son impact populaire sachant la popularité de ces deux rythmeurs patentés. Fidèle à sa marque de fabrique événementielle, Cheb Yazid a mis, lui aussi, de la voix pour scander sa nouvelle production Allez les Verts, que le public exécute en chœur et en cœur. Du cœur au corps, et voilà qu'un groupe de raï de Annaba, avec Harami, où l'on a gaussé l'égyptien sur ses musiques et ses rythmes orientaux. Une chanson qui inspire le ventre à danser, en guise de pied de nez à l'entraîneur de l'équipe égyptienne Shehata. Enfin, au risque d'en faire un peu trop d'égrener l'intégralité des chansons et des chanteurs qui ont pris voie et foi en faveur de leur équipe nationale, contentons-nous d'ajouter nos voix, de très loin moins belles, mais qui donnent un chaud au chœur.