Les Etats-Unis et l'Union européenne, qui ferment les yeux sur le feu vert donné par Israël à la construction de 900 nouveaux logements à El Qods-Est annexée, rejettent sèchement une demande de soutien à une reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967 et avec El Qods est comme capitale, au Conseil de sécurité. «Nous soutenons la création d'un Etat palestinien (...) Le meilleur moyen de l'obtenir est la négociation entre les deux parties », déclare Ian Kelly, le porte-parole du département d'Etat. « Démarche prématurée », affirment les seconds, estimant que les « les conditions ne sont pas encore là » pour une telle reconnaissance. « J'espérerais être en position de reconnaître un Etat palestinien, mais il doit d'abord en exister un, donc je pense que c'est un peu prématuré », déclare Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, tout en reconnaissant que ce projet est « clairement un acte provoqué par la situation difficile des Palestiniens qui ne voient aucune issue ». Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne, estime qu'un tel processus doit « prendre du temps » et se dérouler « dans le calme et au moment approprié ». Comme les Américains, les Européens appellent les Palestiniens, qui négocient vainement depuis 18 ans, à reprendre « le plus vite possible » les pourparlers avec les Israéliens afin de parvenir à la création d'un Etat palestinien. Il est vrai que les Israéliens ont menacé les Palestiniens de rétorsion s'ils réclament la reconnaissance d'un Etat indépendant sans accord avec eux, tout en doutant de leur détermination à mettre à exécution ce projet qui n'est pas «unilatéral». Le 12 novembre dernier, les chefs de la diplomatie et les représentants de 14 pays arabes ont décidé, lors d'une réunion du comité de suivi de l'initiative de paix arabe, de s'adresser au Conseil de sécurité pour lui demander de « reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967 », rappelle Mahmoud Abbas qui doit aussi gérer le « niet » de Hamas qui règne sur Ghaza. « La proclamation d'un Etat palestinien doit être le résultat de l'action de la résistance pour mettre fin à l'occupation [...] et non pas une décision prise par l'Autorité palestinienne pour remplir le vide après l'échec de la solution politique », écrit le mouvement islamique dans un communiqué publié à Damas.