Obama pourrait être tenté par une déstabilisation du gouvernement israélien d'ici septembre. Le Premier ministre israélien refuse d'entendre le président américain qui le prie de geler les constructions. «Il n'y aura pas de gel. Chacun le sait», dit-il. Cette position n'est pas nouvelle. Comme le feu vert donné le 9 mars dernier à la construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier d'El Qods, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, elle jette une ombre sur l'actuelle mission dans la région de George Mitchell. Les Palestiniens qui espéraient voir l'émissaire de Barack Obama pour le Proche-Orient convaincre les Israéliens, posent une condition préalable à la reprise du dialogue : le gel des constructions en Cisjordanie et à El Qods-Est, conformément aux décisions de la «Feuille de route » de 2003. Outre cette détermination à poursuivre les constructions y compris à El Qods Est que les Palestiniens voient la capitale de leur futur Etat, les Israéliens dénient aux Américains le droit de fixer un quelconque calendrier pour la création d'un Etat palestinien et d'imposer aux deux parties des «discussions de proximité». D'où leur refus de répondre aux onze mesures proposées par les Etats-Unis pour établir la confiance avec les Palestiniens et relancer les discussions de paix gelées depuis décembre 2008. La Maison Blanche qui pensait affaiblir la rhétorique de la rue arabe et musulmane en aidant les Palestiniens et les Israéliens à parler de paix, ne semble plus disposée à organiser des rencontres pour le plaisir des rencontres ou à céder aux marchandages de Netanyahu. Derniers en date : acceptation de l'établissement d'un Etat palestinien doté de frontières provisoires et cessation de toute «provocation» des Palestiniens en contrepartie du retour des Palestiniens à la table des négociations et du report de toute discussion sur les colonies en Cisjordanie et El Qods. « Le statu quo n'est pas viable », estime P.J. Crowley, le porte-parole du département d'Etat. D'où peut-être cette invitation adressée au « travailliste» Ehud Barak à se rendre cette fin de semaine à Washington pour rencontrer George Mitchell. Obama qui a besoin des «appuis» arabes et musulmans pour gérer les situations irakienne, afghane et iranienne, pourrait être tenté par une déstabilisation du gouvernement israélien d'ici septembre, fin du moratoire de dix mois sur la construction dans les colonies hors El Qods fixé par Netanyahu.