Mme Aminatou Haidar rejette une offre du gouvernement espagnol : un statut de réfugiée politique. Sûre de ses principes et convaincue de la justesse de ses revendications, la militante pacifique des droits de l'Homme poursuit la grève de la faim qu'elle observe depuis lundi à l'aéroport de Lanzarote, aux Canaries, pour protester contre son expulsion, par les autorités marocaines, de Laâyoune, principale ville du Sahara Occidental occupé, à son retour de New York où elle avait reçu le «Prix du courage civil» décerné par la Fondation John-Train pour sa «résistance pacifique au Sahara Occidental». Selon José Morales Brum, son porte-parole, Mme Haidar demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune et réclame la restitution par les autorités marocaines de son passeport confisqué à Laâyoune. Miguel Angel Moratinos, le ministre espagnol des Affaires étrangères, est «sommé» par le Parti populaire (PP), le principal parti d'opposition, d'ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités politiques de l'expulsion de la militante sahraouie. Il lui est demandé d'assumer ses responsabilités en permettant à Mme Haider un retour «immédiat» chez elle dans les territoires sahraouis occupés pour «effacer» la démarche «indécente» de l'Espagne qui a permis à la militante une entrée «sans passeport, ni volonté» à Lanzarote. En panne d'arguments même s'il avance que la militante qui voyage sans passeport dispose d'un titre de séjour en Espagne valable «jusqu'au 21 janvier 2010», Moratinos qui aurait évoqué cette affaire avec Taieb Fassi Fihri, son homologue marocain, avoue ne pas «savoir quoi faire» après le «niet» de la militante à son offre de «statut de réfugiée le plus tôt possible». Mme Haidar qui a porté plainte contre les autorités marocaines pour expulsion forcée et contre l'Espagne qui selon elle la retient sur son territoire contre son gré ne compte pas lâcher prise. D'autant que sa «colère» est reprise à Barcelone où se tient la 35e Conférence de coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) qui appelle l'Espagne à «reprendre sa responsabilité coloniale» au Sahara Occidental, en menant, à son terme, le principe de décolonisation du Sahara Occidental selon les termes des Nations unies et dans d'autres capitales où les gouvernements réalisent depuis le dernier discours du Roi et les arrestations en série des militants des droits de l'Homme que Rabat ne cherche pas la paix mais à torpiller les efforts des Nations unies.