Nabih Berri, le président du Parlement, a fait récemment cette requête défendue par les chiites, qui constituent la plus importante communauté confessionnelle au pays du Cèdre. Michel Sleiman au pouvoir depuis près d'un an et demi, veut abolir le confessionnalisme politique au Liban où les sièges des principaux postes à la tête de l'Etat, y compris dans l'administration civile et militaire, sont répartis entre les 18 confessions. Notamment les plus importantes sur le plan démographique : chrétiens maronites, musulmans chiites et musulmans sunnites. C'est ainsi que le président de la République est chrétien, le Premier Ministre, sunnite et le Président du parlement, chiite. « Pour favoriser une vaste participation à la vie politique, il est nécessaire de mettre en place un comité national chargé d'abolir le confessionnalisme politique » dit-il dans un discours prononcé, la veille du Jour de l'indépendance que les Libanais célèbrent le 22 novembre depuis 1943. Cet appel n'est pas le premier au Liban. Nabih Berri, le président du Parlement, a fait récemment cette requête défendue par les chiites, qui constituent la plus importante communauté confessionnelle au pays du Cèdre. Sur la lancée, Michel Sleiman qui souhaite « édifier des institutions étatiques conformément à une plateforme politique basée sur l'ouverture et la préservation des droits civils » reprend à son compte une revendication des chrétiens. Il propose la révision de la loi électorale avant les prochaines législatives. « C'est pour obtenir une meilleure représentation et redonner aux expatriés leurs droits dont le droit à la nationalité et le droit au vote » explique t'il précisant que « toute réforme ou changement doit servir l'objectif de l'édification de l'Etat » et avoir « le consensus ». Michel Sleiman qui semble comprendre le danger du maintien des règles actuelles au Liban où l'Etat qui ne prend pas en considération la citoyenneté des personnes mais leur appartenance confessionnelle, doit faire avec des citoyens qui suivent les lois de leurs confessions et non celles de l'état civil, souhaite réformer aussi le système judiciaire pour lui demander plus d'indépendance et de pouvoir pour lutter contre la corruption. Les politiciens qui défendent le système libanais qui leur permet de garder leur position politique, au besoin en se déclarant la guerre comme en 1975 suite à un différend entre chrétiens et musulmans, laisseront-il MM. Sleimane et Berri éloigner le Liban de ses guerres froides religieuses ?