Le Yémen qui combat les séparatistes zaydites depuis l'été dernier et qui essaye d'apaiser avec le sud en ébullition depuis quelques mois doit maintenant faire face également au « Mouvement des fils du désert » qui réclame «un gouvernement local» pour cinq provinces (Mahara, Jawf, Hadramout, Maarib et Chabwa) dont les trois dernières renferment la quasi-totalité des gisements de pétrole et de gaz naturel et ce, dans le cadre d' «un régime fédéral». Dans un communiqué, signé par la « Haute commission nationale » présidée par un chef tribal, le cheikh Saleh Ben Ojaj, ce Mouvement affirme que son initiative gouvernement a été décidée par un collectif de personnalités politiques, sociales et intellectuelles de ces régions après six mois de consultations, pour répondre à «la grave détérioration» de la situation dans le pays et au «refus des réformes» de la part des autorités. Ces nouveaux protestataires plaident pour un dialogue national global pour sauver le pays d'une catastrophe. Ils s'affichent «solidaires» avec ceux qui luttent au sud pour l'indépendance et appellent à la guerre contre les rebelles zaydites dans le nord cibles d'une nouvelle offensive d'envergure (avions, chars, pièces d'artillerie; lance-roquettes) lancée contre eux hier par l'armée saoudienne. Le sud qui est depuis quelques mois en ébullition sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants y compris ceux de Hadramout, Chabwa et Mahara, estimant faire l'objet de discriminations de la part des nordistes et de ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante milite pour le retour au statut de 1990, soit celui d'avant l'unification des deux Yémen, celui du sud avec celui du Nord.