George W. Bush aurait convaincu Tony Blair de la nécessité de renverser Saddam Hussein en avril 2002, lors d'un séjour dans son ranch de Crawford, au Texas. Des centaines d'Irakiens se sont rendus vendredi, sur la tombe de Saddam Hussein, à Aouja, au Nord du pays, pour célébrer l'anniversaire de son exécution. L'ancien président qui a été capturé en décembre 2003, condamné à mort ensuite pour crimes contre l'humanité, pour la mort de 148 villageois chiites arrêtés, jugés et exécutés dans les années 80 après une tentative d'assassinat contre lui, a été pendu le 30 décembre 2006, au premier jour de la fête de l'Aïd al Adha. Loin des Irakiens qui ont la nostalgie de leur raïs ou qui songent déjà aux législatives qui devraient avoir lieu en mars, selon le président du Parlement, Iyad Al-Samaraï pour ne pas perturber le timing du retrait des troupes américaines, les membres de la commission d'enquête sur le rôle de la Grande-Bretagne dans la guerre en Irak poursuivent leurs auditions sous la présidence de John Chilcot. Vendredi, l'ancien ambassadeur britannique à l'ONU Jeremy Greenstock a estimé que l'intervention militaire en Irak était «légale», mais que sa légitimité était «discutable», car elle ne bénéficiait pas d'un soutien populaire suffisant. Pour Jeremy Greenstock, la base légale à la guerre a été fournie par l'adoption de la résolution 1441 du Conseil de sécurité, en novembre 2002. Cette résolution était destinée à contraindre le régime de Saddam Hussein à respecter ses obligations en matière de désarmement. Jeudi, l'ancien ambassadeur de la Grande-Bretagne aux Etats-Unis, Christopher Meyer, a révélé à la commission que l'ex-président américain George W. Bush aurait convaincu Tony Blair de la nécessité de renverser Saddam Hussein en avril 2002, lors d'un séjour dans son ranch de Crawford, au Texas. Tony Blair savait que l'Irak n'avait plus d'armes de destruction massive (ADM) avant d'envoyer ses troupes dans le pays. C'est ce qu'a indiqué William Ehrman, haut responsable au ministère britannique des Affaires étrangères entre 2000 et 2002, alors qu'il témoignait devant la commission. «Londres a reçu, dans les jours précédant le début du conflit, des informations selon lesquelles Saddam Hussein avait renoncé à son programme d'ADM», dit-il.