Le président américain a accusé Al Qaîda de véhiculer une idéologie ténébreuse qui méprise la démocratie. Les menaces du numéro deux du réseau terroriste Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, justifient la guerre en Irak, a affirmé jeudi dernier, le président des Etats-Unis, George W.Bush, confronté au bilan de plus en plus lourd des pertes américaines dans ce pays. Alors que son côté, le Premier ministre Britannique, Tony Blair s'est révolté des déclarations du bras droit de Ben Laden. «Les déclarations du numéro deux d'Al-Qaîda montrent clairement que l'Irak fait partie de la guerre contre le terrorisme et que nous sommes en guerre», a affirmé M.Bush lors d'une conférence de presse avec le président colombien Alvaro Uribe dans son ranch de Crawford (Texas, sud). «Nous garderons le cap, nous finirons notre mission en Irak», a affirmé le président Bush, promettant à nouveau que les quelque 138.000 soldats américains déployés en Irak rentreraient aux Etats-Unis «aussi vite que possible». «Quand les Irakiens seront prêts, notre coalition partira», a-t-il précisé. Le chef de la Maison-Blanche a accusé Al Qaîda de véhiculer une idéologie ténébreuse, vaseuse et arriérée qui méprise les droits de l'Homme et la démocratie. Silencieux, Tony Blair a fini par réagir hier devant la presse, en jugeant qu'il est «totalement révoltant» de justifier le terrorisme, comme le fait Al-Qaîda, par la guerre en Irak, alors que ce mouvement tue des innocents en Irak et en Afghanistan. Ayman al-Zawahiri a renouvelé jeudi dans une vidéo diffusée sur la télévision satellitaire arabe Al-Jazeera ses menaces contre Washington: «Les pertes en Afghanistan et en Irak ne sont que les pertes des premiers affrontements. Si vous vous obstinez dans cette même politique d'agression des musulmans, vous verrez des catastrophes pires que celles que vous avez connues au Vietnam», a-t-il menacé. Al-Zawahiri a lancé les mêmes menaces à la Grande-Bretagne : «Quant aux Britanniques, je leur dis: Blair vous a attiré la destruction jusqu'au centre de Londres, il attirera davantage de destructions si Dieu le veut». Il rappelle ensuite une proposition faite aux «peuples de la coalition croisée», à qui il déclare: «Nous vous avons proposé une trêve. Vous ne jouirez pas de la sécurité tant que les musulmans n'en jouiront pas dans les faits.» Une intervention remarquée quatre semaines après les attentats de Londres, et alors que les troupes américaines viennent de subir de lourdes pertes en Irak. Depuis lundi passé, 22 marines ont été tués en Irak, dont 15 pour la seule journée de mercredi. Selon les chiffres du Pentagone à la date du 3 août, 1811 militaires américains ont trouvé la mort au combat depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003. Face à une contestation interne sur le coût matériel et les pertes humaines de la guerre en Irak, le président américain a déploré ce bilan particulièrement lourd. «Nous pleurons la perte de chaque soldat tué», a-t-il souligné, affirmant que leurs familles doivent comprendre que «le sacrifice a été fait pour une cause juste». C'est sur la base des connections entre le réseau de Ben Laden et les autorités irakiennes, que l'administration américaine a décidé de renverser Saddam Hussein. Tout comme l'argument des armes de destruction massive, le lien entre le président déchu, Saddam Hussein, et Al Qaîda n'a jamais été formellement établi.