Qui peut encore croire que l'affaire des moins de Tibhirine va rebondir dans un sens qui permettra de conforter les thèses des tenants du «qui tue qui» ? La décision d'un tribunal parisien vient donner crédit plutôt à ceux qui l'ont toujours combattue. La 10e Chambre correctionnelle du TGI de Paris vient, en effet, de condamner Jean-Baptiste Rivoire pour violence à l'encontre d'un de ses confrères, Didier Contant. Journaliste à Canal Plus, le premier, fils d'un sous-officier de l'armée coloniale, s'était attaqué au second. Contant, mort en 2004 dans des circonstances troubles, avait soutenu, dans la Figaro Magazine, en 2004, la thèse selon laquelle les moines ont été assassinés par le GIA. C'est une analyse tout à fait opposée à celle que développait le journaliste de Canal Plus, Jean-Baptiste Rivoire. Il s'est notamment appuyé dans son «enquête» sur les déclarations du félon Abdelkader Tigha. Dans l'intention d'empêcher toute nouvelle publication de son confrère, Jean-Baptiste Rivoire a contacté les rédactions parisiennes en se réclamant de sources dignes de foi, pour accuser, ni plus ni moins, Didier Contant d'être un agent des services secrets algériens et français. Ce dernier n'avait pu supporter une telle infamie, non étrangère à sa disparition. Il y a quatre ans, Rina Sherman, la compagne de Contant, a porté plainte et s'est constituée partie civile. Elle a, depuis, relaté sa propre enquête dans un ouvrage intitulé «Le huitième mort de Tibhirine», ainsi que dans le film «Paris de mes exils». Récemment, elle a été l'invitée d'une émission de Canal Algérie où, en compagnie de personnalités français de poids, à l'exemple de Yves Bonnet, chef du contre espionnage français à l'époque des faits, avait battu en brèche les thèses qui voulaient faire adosser la responsabilité de ce crime abject aux militaires algériens. La condamnation de Rivoire sonne comme un désaveu des personnes qui ont toujours cherché à imputer le crime, pourtant revendiqué, aux militaires algériens. Elle révèle surtout les procédés de ces personnes dont le mobile principal fut de toujours nuire aux institutions algériennes. Alors que le secret-défense vient d'être levé en France sur les documents ayant trait à l'affaire des moines, le verdict du tribunal de Paris replace encore une fois l'affaire dans son cadre juste. Elle a toujours servi de prétexte à des milieux revanchards pour tenter de salir l'institution qui a permis au pays de rester debout. Elle montre aussi les pratiques d'une presse française gangrenée par les «coups tordus». Elle est loin d'être un exemple de probité et de professionnalisme dont elle se fut bruyamment le chantre.