Jean-François Kahn, directeur de l'hebdomadaire français Marianne, et qui a à son effectif une carrière de près de 40 ans, et Jean-Baptiste Rivoire, un journaliste qui travaille pour Canal +, ont en commun de travailler sur l'Algérie. Jean-François Kahn est, par ailleurs, sans complaisance à l'égard du régime algérien et des islamistes. Rivoire est un farouche partisan du “qui tue qui ?” et ses reportages accusent l'Armée algérienne d'avoir organisé les massacres, à l'instar de Bentalha qui a fait l'objet d'une enquête “Autopsie d'un massacre” ou encore l'enlèvement des moines de Tibhirine. Or, un autre journaliste français, Didier Constant, a réalisé sur l'affaire des moines une enquête qui a démenti la thèse de Rivoire. À Paris, le lobby du “qui tue qui ?” s'agite. Mis sous pression, Didier Constant se suicide parce qu'on venait de porter atteinte à son honneur et à son intégrité professionnelle. Le journal Marianne publie un article où il fustige l'attitude de ce lobby. Croyant pouvoir le blanchir, Rivoire poursuit Jean-François Kahn en justice. L'affaire a été examinée mardi dernier par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Comme témoins, Saïd Sadi, Omar Belhouchet, la compagne de Didier Constant et ses amis qui ont apporté leur soutien à Jean-François Kahn. La compagne de Didier Constant a estimé que le suicide du journaliste était le résultat de la campagne orchestrée par Rivoire. Celui-ci était soutenu par l'officier déserteur Habib Souadia, l'éditeur François Geze et Nacéra Dutour, mère d'un disparu. Les débats ont été très longs si bien que la cour a reporté à la semaine prochaine les plaidoiries des avocats. Compte rendu détaillé dans notre prochaine édition. Y. K.