Le compte à rebours a commencé. La tenue de la tripartite s'approche à grands pas. Il ne reste que deux jours seulement aux trois partenaires, gouvernement, UGTA et patronat, pour peaufiner leurs dossiers qui feront l'objet de discussions lors de cette réunion qui se déroulera en deux jours à la résidence El Mithak d'Alger. L'heure est, en effet, à l'apport des dernières retouches. Les préparatifs vont «bon train» si on tient compte des déclarations de Boualem M'Rakech et de Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, respectivement président de la Confédération nationale du patronat (CAP) et de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), deux organisations signataires du pacte économique et social. Selon ces représentants du patronat, les trois partenaires ont, d'ores et déjà, dégagé des consensus quant à la prise en charge de beaucoup de préoccupations. « Il ne s'agit pas d'aller au mur des lamentations mais à une réunion où les partenaires vont échanger leurs idées et points de vue afin de sortir avec des solutions aux problèmes soulevés», souligne M. Nait Abdelaziz. Il convient de noter qu'au menu de la tripartite sont inscrits huit points résumant les grands dossiers à traiter lors de cette rencontre décisive tant attendue par les travailleurs, notamment les «smicards» qui espèrent une augmentation conséquente du salaire national minimum garanti (SNMG), un des points cruciaux de cette tripartite. La Centrale syndicale espère que son augmentation soit supérieure à 2000 dinars, le fixant à un minimum de 18 000 DA en se basant sur une étude faite par ses cadres laquelle démontre qu'une famille de 6 à 7 personnes nécessite un budget de 34 000 dinars pour pouvoir se nourrir durant un mois. Abdelamdjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, et son staff devront user de toutes leurs cartes pour argumenter leur thèse et surtout pour convaincre un patronat qui ne semble pas être «très chaud» à cette proposition. Les organisations patronales ont, certes, donné leur accord de principe quant à la revalorisation à la hausse du SNMG mais avec des conditions. De leur point de vue, cette question est liée à la production et à la productivité. «Nous sommes pour un équilibre entre l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs et la préservation de l'outil de production», nous dit M. Nait Abdelaziz. Selon des spécialistes de l'Office national des statistiques (ONS), le calcul du SNMG se base sur la comparaison entre l'inflation et les revenus. Deux éléments importants pour la clarification du relèvement du salaire minimum. Car les partenaires sociaux considèrent que sans la maîtrise de l'inflation, toute augmentation salariale n'aura pas d'impact. Outre ce dossier, les trois partenaires se sont entendus sur l'examen de la situation économique sur les plans national et international et les conséquences de la crise mondiale, l'étude de l'impact des dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire de 2009, du bilan perspective du dispositif de facilitation du départ à la retraire avant l'âge légal instauré par l'ordonnance 97 du mois de mai 2007 et la création des mutuelles sociales. Les trois partenaires procéderont aussi à l'évaluation du pacte économique et social et ses perspectives d'autant qu'il ne lui reste qu'une année de validité. Le dossier délicat relatif aux allocations familiales sera, derechef, remis sur la table des négociations. C'est en somme les dossiers autour desquels s'articulera cette rencontre.