Le rythme de création des entreprises semble être le résultat d'une maturité économique combinée à une multiplication des mécanismes d'aide et de soutien à ce processus. Des mécanismes financiers bancaires et institutionnels, dont on peut constater qu'ils allient désormais souplesse et diversité, tout en ayant la qualité primordiale de cibler judicieusement des prétendants dont la vocation est de favoriser une dynamique de croissance à travers la densification du tissu économique. L'objectif bien compris de cette structuration du marché financier et bancaire qui répond aux attentes d'une économie toujours en phase de décollage, est bien entendu le renforcement, à terme, de l'appareil productif national, privé et public confondus. Tout cet effort volontariste de financement est en fait dirigé, selon un système de sélection conçu pour ne pas comporter de grandes failles, vers les projets porteurs pour l'économie nationale, strictement et exclusivement, aux dépens de l'économie opportuniste qui pratique le gain facile, dont celle traditionnellement qualifiée d'import-import. Ce positionnement stratégique est d'une très forte lisibilité en termes de choix d'orientation, découlant directement d'une volonté ferme, qui a été un leitmotiv sur lequel une insistance particulière a été marquée, de donner à l'économie nationale toutes les chances afin de lui permettre de pérenniser ses acquis et d'évoluer, en complexifiant ses réseaux industriels et en contribuant à alléger, par la même, les finances publiques du poids contraignant de la facture des importations. L'expérience de l'ouverture tous azimuts, dont l'effet attendu et espéré était de voir déteindre les expériences économiques internationales sur notre économie, si elle a pu, d'une certaine façon, être propice à une imprégnation nécessaire de l'économie internationale, et même contribué à créer un effet de concurrence stimulant pour les opérateurs économiques, n'en a pas moins fait le lit d'un torrent commercial incarné par l'offensive des importations face à un environnement économique encore en devenir et toujours en quête d'une identité et d'une vocation. Ce qui a suscité, à juste titre, une correction de trajectoire, avec une redéfinition des priorités, surtout dans un contexte de crise économique mondiale dans lequel l'Algérie apparaissait comme un eldorado prospère d'où des entités économiques internationales, rompues à l'expansionnisme commercial, entendaient puiser une valeur opportune pour combler une partie de leurs gouffres financiers. Ce retranchement indispensable, et qui n'est nullement un désaveu de l'ouverture, mais une posture circonstanciée de défense, a le mérite de concentrer tous les efforts sur la promesse d'une dynamique interne, dont l'entreprise constitue le socle et la base de toute pérennisation économique. Aussi, la multiplication des entreprises du fait de ces dispositions financières, est-elle un fait qui marque une autre vitesse dans le processus du développement économique. Le détournement de l'effort financier du flux de la consommation effrénée vers celui de l'investissement porteur et productif devrait, en quelques années, déboucher sur une nouvelle configuration du tissu économique, cela pour peu que les créateurs d'idées, de projets et d'entreprises, soient en majorité à la hauteur de ces ouvertures et pour peu également qu'il y ait plus d'entreprises qui se créent que d'entreprises qui meurent. Après tout, c'est la loi de ce qui se définit comme économie de marché.