Le système financier et bancaire algérien a, longtemps, traîné de lourds handicaps. Lors des séances d'évaluation de septembre dernier, le premier responsable du secteur a évoqué les grands chantiers ouverts pour le compte de la réforme. Deux, principalement, retiennent l'attention, la réforme du système des finances publiques et celle du secteur bancaire. L'une et l'autre de ces réformes sont conçues pour apporter une plus grande efficacité dans l'emploi des ressources publiques, et un soutien à la politique économique et du monde des entreprises, tout cela mis au service d'une action de modernisation en profondeur. La réforme prise dans sa globalité a pour référence la norme internationale. C'est à travers elle que s'accomplit la mise à niveau sectorielle. Il faut rappeler ici tout l'intérêt porté aux travaux de Bâle 1 et de Bâle 2 qui portent en eux, les évolutions du système financier et bancaire à l'échelle internationale, et pour lesquelles les responsables publics comme du secteur, manifestent intérêt et attachement. La formation constitue d'ailleurs un important levier dans le cadre de la réforme. Pour s'adapter aux mécanismes de l'économie de marché et la libéralisation des circuits financiers et bancaires, l'Etat consent une part non négligeable de ressources financières. Cet effort n'est pas sans résultat. Il est sanctionné par une mise à niveau des établissements financiers et bancaires qui permet de doter ceux-ci de moyens. Pour le secteur bancaire, la réforme vise à la stabilité et à la rentabilité, au renforcement de l'intermédiation bancaire et la réduction de son coût, la modernisation rapide des systèmes d'information et de paiement pour améliorer la qualité des services bancaires et le développement de nouveaux produits, notamment le crédit immobilier. Le système évolue aussi vers une diversification de ses activités, à travers la mise en place de produits nouveaux (crédits à la consommation, crédit au logement, crédit pour l'acquisition de véhicules). Ces produits ont fini par trouver une clientèle et disposer pour ce faire de ressources nouvelles. L'épargne des ménages évolue également dans un sens positif. Les banques présentent aujourd'hui de nouveaux produits, ce qui leur permet d'engranger de nouvelles ressources et de fidéliser de nouveaux segments de clientèle. Il s'agit de nouveaux produits qui donnent une image nouvelle au rôle joué par la banque dans le cadre de l'économie nationale. En 2007, le paysage bancaire et financier algérien se compose de 11 banques et établissements financiers publics, d'une banque mutualiste, la Caisse nationale de mutualité agricole, et de 17 banques et établissements financiers à capitaux mixtes à prédominance internationale. Considérée comme la véritable locomotive de la politique de développement décidée et appliquée par le gouvernement, la réforme financière et bancaire est en marche. La scène financière et bancaire s'est enrichie ces dix dernières années de nouveaux sociétaires. De grandes banques internationales ont marqué leur intérêt pour l'investissement dans notre pays. Même si leur apport est aujourd'hui limité, la plupart des filiales présentes exercent à Alger ou dans sa périphérie, le mouvement est lancé. L'écho qui est renvoyé par nos partenaires à propos des réformes et leurs avancées sur le terrain, indique bien la tendance qui va vers un développement plus important encore de l'investissement extérieur. La privatisation est un processus qui est engagé depuis plusieurs mois. Celui-ci est suspendu partant de l'hypothèse que la crise des subprimes aux Etats-Unis aurait affaibli certaines des cinq banques internationales candidates à la reprise du CPA. La ministre déléguée chargée de la Réforme financière l'a bien indiqué tout récemment. L'opération pour le Crédit populaire d'Algérie reprendra quand nos partenaires seront prêts. Le point noir de la réforme reste la Bourse ; l'état de la Bourse d'Alger est dû à la structure de l'économie algérienne, car la Bourse ne peut être que le reflet d'une économie, non son moteur.