La première vit séparée de son mari depuis plus de 20 ans, l'autre est veuve depuis six ans. Les deux vivent seules dans des appartements trop grands pour leur solitude. La première a une fille et des petits enfants, quatre, qui vivent bien loin d'Alger. Sa voisine a tous ses enfants mariés. La première attend depuis longtemps que sa fille unique et les «petits» viennent célébrer les fêtes de l'Aïd avec elle et remplir de leur joie juvénile les pièces de la maison. Sa patience est liée à son espérance… La deuxième est invitée chez ses garçons établis et pères de famille, mais sa maison également reste vide se rappelant les Aïd passés. Cette dernière, le troisième jour de la fête du sacrifice, s'est fait un brin de beauté, a porté une toilette neuve et est descendue chez sa voisine avec un présent : un morceau de gigot. Les deux femmes ont échangé leurs vœux, ont fait un brin de causette. Elle se sont enquises de leurs enfants respectifs, ont bavardé de tout et de rien. Du temps, de la cherté de la vie, de la solitude surtout et fait des demandes à Dieu tout en lui rendant grâce.