« Serions-nous tentés de porter un masque durant la journée en sortant de chez soi », dira cette ménagère rencontrée dans une pharmacie à Bab El-Oued. Venue prendre sa tension artérielle qu'elle doit surveiller souvent, elle s'est étonnée du nombre de malades venus avec leurs ordonnances acheter des médicaments pour soigner la grippe. Il s'agit là de la grippe saisonnière et non de la grippe A (H1N1) dont tout le monde parle à l'échelle planétaire. « C'est vrai que les températures ont baissé d'une manière sensible, mais le nombre de personnes souffrant de la grippe a atteint son pic», dira la pharmacienne qui, pour cette journée, a servi beaucoup plus les malades grippés que les autres. Les médicaments les plus recherchés pour la circonstance sont toute la gamme des antibiotiques, de la vitamine C à sucer et de l'aspirine. Un autre médicament que les médecins prescrivent est «Rynza» sous forme de sachets pour lutter contre la grippe et le rhume et qu'il faut dissoudre dans de l'eau chaude. La boite de 5 sachets est cédée à raison de 154 dinars non remboursable. «Beaucoup de malades préfèrent la tisane antigrippale à 55 dinars», dira la pharmacienne. Cette autre malade est partie voir un médecin juste pour avoir un congé de maladie. «Pour elle, les antibiotiques ne sont pas nécessaires du moment que la grippe se traite généralement par le repos et une bonne dose de vitamine C». Ainsi, sur les quatre médicaments prescrits par son médecin traitant, elle n'a pris que des comprimés multivitaminés et la tisane antigrippale. Au niveau de Bab Azzoun, cet octogénaire est très affaibli par la grippe, le pharmacien est débordé par les clients souffrant des mêmes symptômes (toux, fièvre, fébrilité, courbatures et écoulement du nez). Son stock de gouttes nasales est, d'ailleurs, épuisé. Il affirmera que «depuis un mois, la plupart des clients sont des malades de la grippe saisonnière». Une autre cliente qui est venue peser son bébé affirmera que «cette recrudescence est due au manque de vaccin antigrippal». «Seules les personnes vulnérables ont bénéficié d'une dose», expliquera-t-elle. Intervenant à son tour, le pharmacien ajoutera que ce manque est justifié du fait de l'apparition de la grippe porcine qui a accaparé toute l'attention même au niveau international. Au niveau des cabinets médicaux privés, le rush est certain pour traiter la grippe saisonnière. A l'image du docteur Lamali généraliste, depuis un mois, les patients ne désemplissent pas dans son cabinet. « Ils souffrent généralement des complications de la grippe surtout chez les sujets âgés», a-t-elle affirmé.