Le vaccin contre la grippe porcine n'est pas encore arrivé dans les hôpitaux. «Revenez demain, peut être qu'il y en aura», dira un agent de sécurité de l'hôpital Mustapha Pacha à Alger. «Il n'y en a pas. Il faut attendre encore quelques jours» indique un employé du CHU Bab El Oued. Et ce dernier d'ajouter sur un ton grave : «Le vaccin contre la grippe saisonnière n'est pas disponible ; vous cherchez celui contre la grippe porcine ?». De nombreux citoyens affichent pourtant de grandes inquiétudes concernant l'évolution rapide de cette nouvelle maladie qui traverse obligatoirement toutes les frontières. «Ils attendent notre mort pour ramener ce vaccin ?», s'interroge une femme d'un certain âge. La femme fait le tour des pharmacies et se procure un masque à titre préventif. Elle couvre sa bouche et son nez avant de se rendre à l'hôpital de Bab El Oued. «Je suis dans un hôpital. Le virus est peut être dans l'air. Je risque facilement de contracter cette grippe porcine parce que je suis une personne prédisposée. J'attrape souvent la grippe saisonnière et j'en souffre terriblement… Je suis trop fragile» explique-t-elle comme pour se justifier. «C'est du n'importe quoi!» lance un médecin urgentiste à la vue de la femme portant le masque. «Ça ne sert à rien» dit-il, expliquant que pour se prémunir contre cette maladie, il suffit juste de ne pas approcher des personnes malades. Tout comme il est nécessaire de se laver régulièrement les mains. Sinon, assure-t-il, il n'y a pas de risques majeurs sauf pour les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques. Le médecin urgentiste affirme ne pas comprendre la réaction du ministre, Saïd Barkat, qui «a vidé tout l'hôpital de Belfort après la mort d'une femme». «C'est lui qui a créé cette psychose. Il n'aurait pas dû faire évacuer l'hôpital de cette façon» pense-t-il. Même position par rapport à la réaction du ministère de l'Education nationale suite à l'apparition de cas de grippe porcine dans quelques écoles. «Il fallait seulement mettre en quarantaine les enfants malades et les prendre en charge. Il n'y a pas de raison de fermer des classes ou des écoles.» Pourtant, dans les écoles, la menace de propagation de cette nouvelle grippe est sérieuse. Une élève de cinquième année primaire entre dans une pharmacie à Bab El Oued. Elle demande un masque. «Nous avons la grippe porcine à l'école. La maîtresse nous a demandé d'acheter un masque et de le porter en cours», affirme-t-elle. Et voilà les 3 000 DA d'augmentation du SNMG, décidés lors de la dernière tripartite, rattrapée par de nouvelles dépenses ! Un masque de 10 à 20 DA chaque jour pour au moins deux enfants, c'est cher pour le travailleur de la fonction publique. N'est-il pas de la responsabilité du ministère de l'Education, sinon celui de la Santé de mettre à la disposition des enfants ces masques ? Concernant la grève des praticiens, force est de reconnaître qu'elle n'est pas suivie dans les CHU. «Nous ne sommes pas représentés dans les CHU», indique le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet. Ce dernier donne un chiffre de plus de 80% de suivi dans le reste des structures de la santé. Difficile de le vérifier sur le terrain. K. M.