Mario Canonge est un pianiste surdoué. Cet artiste a cette facilité et capacité d'adaptation d'un style à un autre. Jazz, zouk ou salsa, tout passe, il ne trouve aucune difficulté à jouer. C'est avec sincérité et humilité qu'il a accepté de nous accorder cet entretien. Vous êtes invité à la manifestation «Alger jazz meeting» ; avez-vous tracé un programme spécial à Alger ? Non, j'ai interprété des morceaux que je donne habituellement lors de mes concerts. J'ai juste ajouté trois nouvelles créations d'un jazz assez épicé, caribéen sur des rythmes cadencés. Parlez-nous de votre parcours artistique Je suis musicien professionnel martiniquais qui active dans le domaine du jazz depuis 1980. J'ai quitté les Antilles pour m'installer définitivement en France. Je donne régulièrement des concerts à travers toute la France et même ailleurs. Justement, on aimerait savoir si l'artiste peut vivre de son art ? J'en suis la preuve. J'arrive à subvenir à mes appétences quotidiennes. Il faut toutefois savoir qu'on n'a rien sans rien. C'est-à-dire qu'il faut fournir des efforts pour récolter ses fruits. Ainsi qu'un coup de chance (rire). De mon côté, je travaille au quotidien et je me remets souvent en question. Vous êtes martiniquais et vous vivez en France ; comment se présente la situation du jazz en France ? Existe-t-il un public toujours fidèle ? Il est vrai que je me suis fait une place dans le champ du jazz en France et même partout. En France, le jazz intéresse plusieurs publics. Mieux encore, la programmation artistique n'a jamais désempli (clubs jazz, festivals, centres culturels…). Pour moi, le jazz connaît une évolution beaucoup plus en Europe qu'aux Etats Unis. Dans votre groupe, quels sont les musiciens qui émergent le plus ? Tous émergent. Qu'il s'agisse de moi, de Linley Marthe (basse) ou de Jean Philippe Fanfant (batterie), nous formons un trio complémentaire. Comment représentez-vous le jazz par l'improvisation ? Ce qui est important, ce sont les thèmes abordés, garder l'esprit mélodique, prendre des risques mais en même temps les musiciens doivent être à l'écoute de chacun d'entre eux pour pouvoir prendre des chemins qu'on explore ensemble. Quelle est l'ambiance que vous avez trouvée en foulant le sol algérien ? Au fait, ce n'est pas ma première visite en Algérie, je suis déjà venu en mai dernier où j'ai participé avec un autre groupe à Constantine au festival de jazz Dimajazz. Je n'ai pas eu suffisamment de temps pour visiter ce beau pays. Une chose est sûre, j'ai adoré la gastronomie algérienne. Du côté artistique, je connais quelques artistes à l'image de Karim Ziad, un grand musicien auquel j'ai joué dernièrement à Paris. Des projets ? Je joue cette semaine à Paris, Toulouse, en île de la Réunion. J'ai dernièrement fait sortir un album Risorm tour, qui connaît déjà un succès chez les disquaires. Je compte récidiver durant l'année 2010 par la sortie d'un autre produit dans le genre jazz caribéen.