« Cécité et basse vision : les moyens d'y faire face ». Tel a été le thème de la journée internationale des personnes handicapées, célébrée hier à Alger en collaboration avec l'Union des Francophones Algériens de Lorraine (UFAL). Celle-ci a pour mission de créer un service de formation-accessibilité destiné à favoriser l'autonomisation des non-voyants et des malvoyants. « Il est urgent de s'occuper des problèmes liés à la prise en charge qualitative des personnes handicapées et de leur insertion sociale et professionnelle en limitant davantage la dépendance des non-voyants par des actions de prévention et d'éducation », a estimé M. Bouchnak, secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale. Les difficultés à se diriger dans les rues, le manque de prise en charge adéquate, la contrainte dans l'accomplissement de certaines tâches quotidiennes, sont autant de questions évoquées par le représentant du département de M. Ould Abbès. Dans ce sens, le département de la solidarité a prévu dans son plan stratégique en direction des personnes handicapées visuelles, l'acquisition de moyens d'adaptation les plus utilisés dans le monde. Il s'agit d'abord de la formation spécialisée introduite au niveau des 21 centres spécialisés dans la prise en charge des aveugles gérés par le ministère. Viendra ensuite l'acquisition d'ouvrages spécialisés en braille et en sonore et l'accès à Internet pour assurer un apprentissage professionnel. Dans le cadre de cette prise en charge, l'Algérie a également adopté une norme numérique regroupant les bibliothèques pour aveugles du monde entier. En matière d'aide technique, M. Bouchnak a annoncé que le 14 mars 2010, journée internationale des personnes handicapées, se tiendra le premier salon international de l'autonomie et des aides techniques. Une manifestation qui s'adressera au professionnel et aux fabricants revendeurs d'aides techniques et de matériels adaptés. Et justement Philippe Aymond, directeur de la FAF Access Formation et psychomotricien et instructeur de locomotion à Paris, a mis en relief son expérience en matière de prise en charge des personnes non voyantes. « La perte de la vue chez l'individu est une grave perte d'autonomie ; pour faire face à ce handicap, l'aveugle a besoin d'une rééducation adaptée qui lui permettra de se prendre en charge et à être moins dépendant d'autrui et retrouver son autonomie indispensable à sa réinsertion sociale et professionnelle ». Evoquant son expérience, il informe qu'en France, les professionnels ont pu mettre au point une série d'outils permettant l'évolution des personnes non voyantes. Il s'agit de la visio-téléphone qui permet une communication entre la personne atteinte et son opérateur. S'ajoute à cela, la mise en place d'un procédé permettant de mémoriser un parcours et de le reconnaître en cas de déplacement. A cet effet, l'intervenant a abordé la question de la locomotion des non-voyants. Selon lui, 15% des personnes aveugles utilisent une canne blanche. Aujourd'hui, cet outil a été modernisé en Télétac, une canne laser pour détecter les obstacles présents sur la voie publique et améliorer les déplacements. Concernant l'Algérie, le même responsable a souligné : « La base de la prise en charge des personnes atteintes repose principalement sur la formation des instructeurs de locomotion et la mise en relief de la fonction de cette spécialité paramédicale pour traiter les troubles visuels ».