Structure n L'Algérie compte rattraper son retard en matière de prise en charge des non-voyants tardifs, et ce à travers le lancement d`un projet de formation d'instructeurs en locomotion. Il s'agit, selon le secrétaire général du ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Abdellah Bouchenak Khelladi, d'une formation spéciale qui englobe les moyens et techniques scientifiques de rééducation adaptés permettant aux personnes handicapées, particulièrement celles privées de la vue et celles dont la vue est fortement diminuée, de s'adapter ou se réadapter à la vie familiale et sociale. Intervenant en marge de la journée d'étude qui s'est ouverte jeudi dernier à Alger sous le thème «Cécité et basse vision acquises : les moyens d'y faire face», Bouchenak a expliqué que la perte de la vue, qui peut survenir suite à une maladie ou à un accident, a toujours pour conséquence chez l'individu une grave perte d'autonomie. Pour faire face à ce handicap, poursuit-il, l'adulte aveugle a besoin dune rééducation adaptée qui lui permettra de se prendre en charge, d'être de moins en moins dépendant d'autrui et retrouver son autonomie préalable, indispensable à sa réinsertion sociale et professionnelle. D'autant plus, dira-t-il, que la prise en charge d'un adulte aveugle est plus compliquée que celle d'un enfant né aveugle. Il précisera en outre que près de 70% de l'ensemble des non-voyants sont des non-voyants tardifs, ce qui nécessite, a-t-il relevé, le lancement d'une prise en charge qualitative leur permettant une adaptation efficace à leur vie quotidienne. Revenant à cette journée d'études, l'orateur expliquera qu'elle permettra de s'inspirer des techniques détaillées de l'expérience française dans le domaine de la rééducation fonctionnelle pour les non-voyants tardifs. «Tous les moyens financiers et matériels seront mobilisés pour le lancement de ce projet à partir du début 2010, en premier lieu par la formation des formateurs avec la participation de spécialistes et experts étrangers». Et d'ajouter : «Notre objectif est de voir ce qui se fait en France pour nous engager ensuite à former des formateurs algériens en France et au Canada, et ce afin de prendre en charge toutes les personnes non voyantes tardives dans nos structures spécialisées et au niveau national». L'intervenant précisera que le ministère ouvrira dans ce cadre-là des annexes au niveau des écoles de jeunes aveugles (EJA). De son côté, le président de l'union des Franco-Algériens de Lorraine, Rani Abdouche, a précisé que le ministère prévoit la création d'un centre-pilote de rééducation fonctionnelle à El Achour (Alger), une initiative s'inscrivant dans le cadre d'une convention cadre signée entre le ministère de la Solidarité et l'union des Franco-Algériens de Lorraine lors du déroulement de l'université d'été en juillet dernier.