Trois années après la mise en œuvre du Pacte économique et social, les trois partenaires ont décidé de le reconduire pour la même durée à savoir, de quatre ans dès l'année prochaine. Cette décision n'est pas fortuite dans la mesure où elle repose sur les acquis réalisés dans le monde du travail qui, aujourd'hui, connaît une «certaine stabilité». Une cellule de veille a été mise en place pour l'enrichir de telle manière à l'adopter à l'évolution de la donne économique. «Il ne s'agit pas de garder le pacte tel qu'il est», a expliqué le Premier ministre Ahmed Ouyahia à l'issue de la tripartite. En attendant, les trois partenaires devront fédérer leurs efforts et mettre en avant leurs engagements qui vont tous dans le sens du développement socio-économique du pays surtout qu'il reste encore une année à la durée de vie de ce pacte avant sa reconduction sous une autre forme. L'heure est donc au bilan. Même si les trois partenaires s'accordent à dire que l'application des textes de ce pacte a fait face à des difficultés, il n'en demeure pas moins que celles-ci ont pu être surmontées. Ainsi, grâce à l'apport de l'ensemble des partenaires, un consensus a été dégagé. Les pouvoirs publics sont intervenus en vertu des textes du pacte pour soutenir l'investissement public notamment, pour le développement des infrastructures et l'aide à la formation professionnelle. Entre janvier 2004 et juin 2009, le montant global des investissements a totalisé les 13.798 milliards DA. Un des objectifs fixés par le gouvernement est de préparer les conditions du passage de l'économie nationale vers la phase de l'après-pétrole, par l'encouragement, l'accroissement et la diversification des exportations. La contribution de la Centrale syndicale a également donné ses fruits. «Nous avons tenu nos engagements avec beaucoup de difficultés. Nous avons atténué des conflits et évité le recours à la grève», a souligné Saleh Djenouhet SN auprès de l'UGTA. Il ne s'agit pas, précise le syndicaliste, de dénier la notion de grève car c'est «un droit constitutionnel», «mais d'assurer au pays la stabilité». La Centrale syndicale a œuvré à la consolidation du cadre du dialogue et de la concertation qui, de son point de vue, constitue un élément privilégié pour booster l'outil de production et surtout améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs. L'apport du patronat dans ce cadre est également loin d'être négligeable. Les 5 organisations signataires du pacte ont adhéré pleinement à la démarche du gouvernement visant le redéploiement de l'économie nationale à travers notamment la lutte contre le chômage. Même si elles considèrent ne pas être suffisamment sollicitées dans la prise de décision, elles se disent disposées à apporter leurs contributions pour solutionner les problèmes soulevés. Selon la Confédération nationale du patronat, «les employeurs se sont mobilisés pour poursuivre leurs activités malgré les lourdes pertes générées par l'augmentation du coût des intrants de la production et également à la baisse du prix du pétrole ».