Dans le sillage de la deuxième édition du Festival international de la bande dessinée (FIDBA) s'étant tenue du 4 au 18 octobre 2009 à l'Esplanade de Ryadh El Feth, un film documentaire a été réalisé par Djilali Beskri, en guise d'hommage au célèbre bédéiste algérien, Slim. L'avant-première du documentaire éponyme (intitulé Slim) a été étrennée, samedi après-midi, à la salle Ibn Zeydoun (OREF) d'Alger, et ce, en présence de Slim, le réalisateur Djilali Beskri, Dalila Nadjem, commissaire du FIDBA, Omar Zelig ayant signé l'ouvrage Slim, El Gatt et moi aux les éditions Dalimen, ainsi des artistes et des fans de la première heure et ceux de la nouvelle génération. D'une durée de 30 minutes, le court métrage est une débauche de témoignages de Slim, du Hic, le jeune caricaturiste d'El Watan, ou encre des amateurs de BD, d'images d'archives et de synthèse, de planches, vignettes et autres bulles. Ce film haut en couleur et sobre, montre et démontre l'itinéraire pas du tout gâté d'un enfant terrible et de la balle de la bande dessinée algérienne. Entre un linéaire de ses albums mettant en vedettes Bouzid et Zina un couple épris d'un amour « vache » et dont la teneur porte sur le contexte socio-politique émaillé par le népotisme, l'affairisme, l'unicité de pensée, l'islamisme naissant, le machisme, la chape de plomb du parti unique des années 1970, interviews, anecdotes, photos d'archives et et images nostalgiques voire subliminales, des moments poignants sur son exil en France puis au Maroc et sur les artistes et journalistes assassinés par la folie meutrière de la décennie noire ou rouge, Slim imprime sa marque de fabrique : Zid ya Bouzid, Oued El Bessbess... ! Dans ce film, on découvrira un Slim plutôt réservé et introverti malgré le trait croqueur, impertinent et persiffleur de ses dessins et autres BD. « Je voulais faire du cinéma. Mais j'ai découvert que c'était un travail collectif. Je suis un peu solitaire. Donc, j'ai choisi la BD, c'était plus facile. Il suffit d'un crayon, une gomme, de l'encre de Chine et une histoire. Et puis, le déclic ! Il faut aller à l'essentiel. Il ne faut pas faire très compliqué. Je prévilégie l'histoire au dessin. Après, on aime ou on n'aime pas... » Le Hic, dira de Slim : « C'est lui qui a donné la dimension internationale à la BD algérienne... » Djilali Beskri, quant à lui, confiera : « Je voulais faire un film assez neutre et distant avec Slim. Les choses se sont faites d'une manière spontannée. C'était d'un trait. » Slim a au compteur 40 ans de BD, une douzaine d'albums, plusieurs affiches de cinéma, comme celles des films Omar Gatlato (1976) et L'homme qui regardait les fenêtres (1982) de Merzak Allouache. Des projets, Slim en a plein la tête, le retour du journal satirique El-Manchar, la publication d'une BD datant 2003...Slim a déploré qu'il ne soit pas, jusqu'à maintenant, convié par l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger. Un lèse-majeste ! Cependant, il se dit disponible à partager sa passion bédéiste dans les établissements scolaires et ce, de par une démarche pédagogique, didactique et ludique.