Le port de Marseille a été le plus affecté par les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire. La question du Credoc, la suppression de toute importation de matériel d'occasion dans le BTPH avaient pénalisé l'activité de ce poumon de la cité phocéenne. Les milieux économiques marseillais sont aussitôt montés au créneau pour demander la mise en place de mesures de nature à éviter l'asphyxie. Elles concernaient la mise en place d'un système informatique communautaire entre les ports algériens et celui de Marseille afin de dématérialiser les documents du passage portuaire. Elles visaient également l'assouplissement du recours obligatoire au crédit documentaire pour certains secteurs comme l'agroalimentaire ou la pharmacie, et la possibilité d'exporter en Algérie des engins de travaux publics d'occasion de moins de cinq ans. La France propose enfin de mettre en place à Marseille-Fos une zone de contrôle de conformité des engins et biens d'équipements d'occasion destinés à la revente. Elle serait opérée par des organismes agréés par l'Etat algérien. MESURES CONCRÈTES S'en est suivie une crispation mais tout semble être rentré dans l'ordre après la visite à quelques jours d'intervalle d'une délégation du Medef suivie juste après par celle d'élus de la région Provence Bouches du Rhône ce dimanche. Ces derniers n'hésitent pas à parler d'apaisement après la rencontre avec le Premier ministre M. Ouyahia qui a pu convaincre. L'Algérie n' a pourtant pas fait de concession mais s'est contentée de défendre et d'expliquer les mobiles de sa politique. Une maison Marseille-Provence verra le jour à Alger et des groupes de travail sont constitués pour aider les PME de chaque côté de la Méditerranée à échanger. Le maire de Marseille se rendra pour sa part à Alger au cours du premier trimestre 2010. D'ores et déjà à l'image d'autres entreprises françaises, celles de Marseille disent vouloir s'adapter. Le premier adjoint au maire de Marseille, comme Jacques Pfister, se sont d'ailleurs voulus rassurants. «Ces mesures avaient fait chuter de 40% les activités des bassins du port de Marseille et de 10% celle du port en global. Les entreprises régionales commencent à s'adapter à ces mesures et la baisse n'est plus que de 15%», annonce Roland Blum. Pour Jacques Pfister, qui a déjà au cours de cette journée visité quelques locaux, «ce centre d'affaires s'étendra sur 800 m⊃2; et emploiera deux à trois personnes. La CCI Marseille-Provence en assurera le fonctionnement et les collectivités paieront le reste. Roland Blum y ajoute un souhait exprimé lors de cette réunion. «Nous voulons que le gouvernement algérien et la Banque Centrale d'Algérie autorisent l'ouverture d'un bureau de représentation à Marseille qui pourrait être tenu par la Société Générale, qui est candidate. Ces bureaux pourraient accueillir les entreprises algériennes qui travaillent en France et aider les entreprises françaises désireuses de travailler en Algérie. Elle va générer un flux financier entre les deux pays.»