Photo: Fouad S. Une exposition de photos dédiée à la ville palestinienne d'Hébron a été présentée par la société Casa Arabe, hier, au palais Malek Haddad. Le but est de faire découvrir au public la splendeur de cette ville réhabilitée par les Espagnols, mais aussi de faire un premier bilan de ce qui a été fait en matière de rénovation dans la vieille ville de Constantine. Le Wali, Abdelmalek Boudiaf, a profité de l'occasion pour rappeler aux présents que dans ce domaine, la wilaya consacre beaucoup d'efforts : «Constantine se distingue par son patrimoine, notamment sa vieille ville. J'ai travaillé dans la wilaya de Ghardaïa où j'ai assisté à une grande partie de la rénovation du vieux Mzab. Ici nous avons plus de moyens et je suis heureux que les premiers résultats soient satisfaisants et déjà visibles. Nous avons aéré et restauré la place Mellah. Ce travail est celui des artisans et non de bricoleurs». Et justement, à en croire les architectes chargés de la réhabilitation de la vieille ville de Constantine, l'Algérie dispose de moyens humains et matériels nécessaires pour exécuter ce genre de mission. Fini donc le bricolage qui a ruiné l'antique ville de Constantine depuis des années. L'équipe chargée de ce projet intitulé : Plan de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés pour la vieille ville de Constantine, se félicite de la première partie de son programme qui comprend plus de 42 hectares de bâti : «Nous avons terminé avec la place et la rue Mellah où nous avons procédé en deux phases : l'assainissement de la rue puis la restauration du bâtis» nous expliquera une architecte. Elle ajoute : «Ce travail demande de la patience parce que nous avançons au cas par cas, car tout dépend de l'état de dégradation des maisons. Nous prenons en compte aussi le cachet traditionnel de chaque bâtisse». Car il faut dire qu'à l'instar des grandes villes, le vieux constantinois comprend différents styles architecturaux notamment les styles ottoman, français et arabe, ce qui demande un certain savoir-faire et surtout du temps. Pour M. Touam architecte et faisant partie du projet, il est clair que l'expérience des étrangers, européens en particulier, n'est pas indispensable quant on sait dit-il que les architectes spécialistes algériens dans le domaine de la restauration du vieux bâti sont au nombre de 52. «Nous préférons faire de la formation ici, plutôt qu'ailleurs. L'échange d'expérience est important mais je dirai qu'il n'est pas aussi obligatoire. Il faut savoir aussi que ce plan de sauvegarde est un plan de gestion, car il sera exécuté à la lettre». M. Touam réclame par ailleurs le soutien des Constantinois dans ce projet, le but, selon lui, n'est pas de faire de Souïka une Médina qui ressemble à celle des villes marocaines ou tunisiennes. «On ne peut pas comparer Constantine aux villes du Maghreb. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, habiter dans les maisons de la vieille ville n'est pas facile, elles ne sont pas confortables et leur entretien nécessite beaucoup de temps et d'argent». Les tentatives forcées de réhabilitation qui ont eu lieu à la fin des années 90 et début 2000, ont été perçues par les Constantinois comme un massacre, car au lieu de restaurer on a rasé des rues et des maisons entières et les traces sont malheureusement visibles surtout du côté de Souïka. L'actuelle équipe réglera aussi ce problème. Il est donc prévu entre autres de reconstruire des maisons tout en respectant l'architecture et le cachet de la vieille ville. Une autre proposition est à l'étude, selon M Meziane, architecte et urbaniste qui compare déjà Souïka à Timgad ou à Tidis, car pour lui, les ruines n'appartiennent pas seulement aux romains et si on laisse ces décombres dans leur état actuel, ça donnera une ville musée.