Photo: Fouad S. La situation des personnes aux besoins spécifiques a été jugée alarmante par l'association nationale du défi des handicapés moteurs (ANDHM). Intervenants à l'occasion d'une conférence débat tenue hier au forum de presse d'El Moudjahid, ses membres ont interpellé les services concernés pour l'améliorer le cadre de vie des handicapés. Ainsi, le non-respect de personnes atteintes, le manque de transport adéquat, l'absence d'aménagements au niveau des immeubles, des édifices publics et des artères principales ont été les principaux problèmes évoqués. Selon Kenza Derradji, secrétaire générale de l'ANDHM, le premier obstacle auquel est confronté un handicapé se pose au niveau de l'aménagement du territoire. «Les trottoirs sont très haut et empêchent le déplacement des personnes sur chaise roulante», a-t-elle indiqué tout en soulevant le problème d'accessibilité aux administrations. Elle cite le cas d'un enfant handicapé qui n'a pu suivre sa scolarité au niveau d'une école primaire à Aïn Benian parce que personne ne voulait porter quotidiennement la chaise roulante de l'écolier dont la classe se trouvait au premier étage. C'est le cas également d'un universitaire en dernière année à l'université de Blida qui se bat quotidiennement pour ne pas rater ses cours. La salle de conférence est située au troisième étage. Hamza Bouzara, président de ladite association, a soulevé le problème de la pension. «En 2005, le ministère de la Solidarité nationale s'est engagé à augmenter la pension des handicapés de 3000 DA à 6000 DA. Mais depuis il n'a concédé qu'une hausse de 1000 DA», s'est plaint le conférencier qui souhaite une pension de 12 000 DA par mois. Excessif ? « 95% des personnes aux besoins spécifiques utilisent en moyenne trois couches culottes par jour à 50 DA l'unité», objecte le président de l'ANDHM. Il a également évoqué le problème de retrait de documents officiels. «Pour retirer un certificat d'invalidité, la personne handicapée doit se présenter à Staouéli et devra verser 480 DA pour recevoir ce document un mois après sa demande», a déploré le même responsable.