Photo: Horizons. Les psychiatres algériens veulent changer de méthode dans le traitement de leurs patients. Ils ont trouvé en l'expérience de leurs collègues français matière à s'inspirer. Ces derniers ont adopté depuis 15 ans une méthode qui consiste à traiter une maladie avec l'association des malades et de leurs proches sous forme de thérapie médicale. Ce procédé qui a prouvé son efficacité dans l'Hexagone, devra s'implanter dans les hôpitaux algériens à l'initiative de la Société algérienne de psychiatrie (SAP). Cette idée de thérapie de groupe en psychiatrie a été lancée en France sous forme d'un festival de la santé mentale. Depuis, les psychiatres français organisent chaque année à Lorquin ce type de rencontre qui tient lieu de congrès et où les témoignages des malades et de leurs proche tiennent lieu de feuille de route pour les médecins. Pour évoquer cette méthode, une rencontre a réuni hier à Alger une centaine de spécialistes (psychiatres, pédopsychiatres…) algériens et français pour jeter les bases d'un futur festival annuel maghrébin de l'audiovisuel en santé mentale. Ce festival s'assigne deux objectifs, selon Farid Kacha, professeur de psychiatrie à l'université d'Alger et chef de service à l'EHS de Chéraga. Le premier est pédagogique pour les soignants et les familles. Le second concerne la sélection des documentaires chocs sur la santé mentale. Outre le volet scientifique qui est mis en exergue, ces documentaires rapporteront les témoignages de malades. Exemple, hier, un film d'une vingtaine de minutes sur la schizophrénie, qui a atteint 1% de la population soit 300.000 personnes, a été diffusé à l'assistance. Il a permis de comprendre son appréhension par le simple citoyen, la manière de la détecter, de la soigner et d'éviter une rechute. Autre maladie psychique : l'autisme qui se traduit par la difficulté du cerveau à traiter toutes les informations venues de l'extérieur chez l'enfant. Ce dysfonctionnement requiert une bonne prise en charge, longue et difficile. «Malheureusement dans notre pays il n'existe que deux structures (Alger et Oran) dont les capacités ne dépassent pas les 25 places alors qu'il y a environ 3500 autistes », souligne le Pr Kacha. Pour l'amélioration de la prise en charge, le professeur préconise la création de structures dans les grandes villes pour pouvoir accueillir tous les autistes. L'autre difficulté est que les parents s'aperçoivent de l'autisme de leur enfant un peu en retard ce qui pose le problème pour la prise en charge médicale et psychiatrique.