En s'ouvrant à l'économie mondiale, l'Algérie avait l'ambition de favoriser une imprégnation positive de l'environnement économique national en vue d'une adaptation à la réalité du marché avec ses contraintes, sa concurrence et ses défis. Une démarche qui, tout en produisant l'effet attendu, n'a pas suscité, pour des raisons qui demeurent encore illisibles et qui semblent dépasser la sphère économique, suffisamment d'enthousiasme chez les investisseurs étrangers qui reflète les véritables potentialités de l'économie algérienne. Avec l'avènement de la crise économique mondiale, la tendance à vouloir approcher l'économie algérienne comme un marché pour l'importation s'est accentuée, suscitant une nouvelle stratégie algérienne qui repose sur une gestion endogène de l'effort de développement qui, désormais, ne consiste pas seulement à mener des programmes d'investissements dans les infrastructures de base, mais également dans une stratégie de réhabilitation des grandes entreprises publiques à caractère industriel. Une telle démarche, qui intervient au moment où la plupart des entreprises concernées croulaient sous les dettes, ne disposant pas de fonds pour mener des opérations de modernisation, ne s'accommode pas de touches parcellaires, mobilisant des fonds conséquents pour reconstruire des groupes industriels selon les normes les plus exigeantes et les plus actuelles. Il s'agit non pas d'essayer de redresser, mais véritablement de réussir une mutation vitale pour l'avenir de l'économie algérienne et intéressante pour les entreprises concernées dans le sens où elle est décidée dans une conjoncture économiquement propice à une croissance à deux chiffres pour ces entités. En effet, et les capitaux devant permettre de restructurer les grands groupes nationaux ne sont qu'en partie responsables de cela, les marchés algériens publics qui pèseront, de 2010 à 2014, pas moins de 150 milliards de dollars, représentent, pour ces entités qui renaissent à l'économie, un tremplin inédit pour un essor formidable que les pouvoirs publics entendent favoriser à travers une réglementation des marchés publics qui avantage au plus haut point les investisseurs locaux. Loin de s'arrêter à cet effet, au demeurant prometteur, la stratégie industrielle que mène l'Algérie a également un regard porté sur la dynamique d'entraînement que suscitera la réactivation industrielle, avec ses effets de création de milliers de nouvelles entreprises qui profiteront de la croissance générée par les grands groupes, et ses effets de création de dizaines de milliers d'emplois permanents. Enfin, et c'est là la grande finalité qui inspire cette entreprise, il s'agit de donner au marché algérien une industrie qui réponde à ses attentes en matière de productivité et de qualité de produits, à la fois pour concrétiser une certaine indépendance de l'Algérie par rapport au marché international et pour envisager une intégration progressive de notre économie, hors hydrocarbures, à l'économie mondialisée, non pour subir celle-ci, mais pour y faire une place, dans la sérénité, à notre avenir.