Un savoir-faire ancestral qui tend à revenir depuis ces dernières décennies Depuis toujours et à travers les âges les femmes ont su se rapprocher de la nature et des nombreuses espèces différentes de plantes sauvages pour réaliser des remèdes et se fournir en nourriture s'agissant des plantes comestibles. Un savoir-faire ancestral qui tend à revenir depuis ces dernières décennies vu l'engouement pour la nourriture bio et les soins par phytothérapie. En Algérie, se soigner par les plantes (el a'achab) n'a jamais été oublié. De surcroît, quand les médecins appellent à ne pas abuser de produits pharmaceutiques pour un oui, pour un non. Dans certains de nos villages, ce sont toujours les femmes qui vont à la cueillette des plantes sauvages, alors que dans les régions du Sud et autres zones steppiques ce sont les hommes qui s'y consacrent. D'ailleurs les personnes des deux sexes, qui ont une connaissance parfaite des plantes sauvages, sont très respectées, dès lors qu'on a souvent besoin de leurs soins par les plantes. Ce qui leur confère une certaine divination alors que ce n'est que de la clairvoyance et un apprentissage familial. La cueillette se fait généralement quand la nature est à sa pleine maturité soit en été, la feuille, la fleur, la tige, les graines, l'écorce et les racines sont autant d'éléments de la nature pris en considération par la femme et l'homme qui se vouent à ce genre de médecine. Une femme, dans un village de haute Kabylie, durant la Seconde Guerre mondiale, alors que la disette frappait aux portes des masures algériennes, avait utilisé les racines des aromes, ces fleurs en forme de calice, qu'elle avait grillées et moulues pour les ajouter à une poignée de semoule et en faire du pain pour nourrir ses enfants ! Les villageois, ahuris, n'en revenaient pas. Des années après, quand on veut parler de la famine, on fait référence à cette recette.