Photo: Fouad S. L'autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) proposera, prochainement, au gouvernement une augmentation des prix à la pompe des produits pétroliers à raison de 10 % par an pendant 10 ans pour le gasoil. Le prix du litre du gasoil cédé aujourd'hui à 13,70 dinars pourrait atteindre 45 dinars à l'horizon 2019. C'est ce qu'a affirmé, hier, M. Nour-Eddine Cherouati, président de l'ARH. sur les ondes de la radio nationale. M.Cherouati a déclaré que pour rattraper l'inflation, et faire face aux besoins d'investissement du groupe Sonatrach qui mène actuellement un programme de rénovation des raffineries, dont les coûts de production seront plus élevés avec la mise en service des nouvelles installations, «il est effectivement nécessaire, aujourd'hui, de revoir les prix à la hausse » Par ailleurs, l'invité de la radio nationale a affirmé que le dossier contenant cette proposition est ficelé et prêt à être soumis au gouvernement. Pour justifier cette éventuelle hausse des prix, M. Cherouati a déclaré quelle a pour but de réduire la consommation de ce carburant «coûteux et polluant». Il a également déclaré, qu'en 2009, l'Algérie a importé 500.000 tonnes de gasoil pour un montant de 300 millions de dollars. A en juger par les chiffres enregistrés, il a estimé que cette consommation est en nette croissance durant les dix dernières années avec une évolution de 9,7%, « nous atteignons des taux exorbitants », souligne-t-il. C'est pour cette raison qu'il est plus que nécessaire, selon l'invité de la rédaction, d'arriver à une réduction de cette consommation graduellement. « Notre premier souci est de faire face à cette demande qui est en train de croître », affirme-t-il. D'autre part, les prix de production n'ont pas augmenté depuis 2005, notamment du gasoil qui est facturé à la pompe à 13,70 dinars le litre. Or, il y a eu une augmentation des coûts de production pétrolière dont ceux du raffinage et la hausse des prix des produits pétroliers importés, notamment le gasoil. Pour ce qui est de l'enveloppe consacrée aux produits des hydrocarbures, le président de l'autorité de régulation des hydrocarbures a affirmé que chaque tonne de gasoil consommée ou importée, se fait au détriment des recettes fiscales de l'Etat, donc «il devrait y avoir une part raisonnable de consommation qu'il ne faut pas dépasser». Cette élévation des produits pétroliers aura également pour objectif de rajeunir le parc national d'automobile qu'il juge « vétuste » et de « technologie ancienne ». « Ce parc consomme beaucoup trop de gasoil par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde ». Quant aux prix du gasoil et de l'essence, il a jugé que les 50 à 55% de différence entre les deux produits n'est pas assez suffisante par rapport à celle constatée outre mer. Par ailleurs, le président de l'ARH a déclaré que par rapport aux prix pétroliers qui n'ont pas augmenté depuis 2005, le SNMG (salaire national minimum garanti) a augmenté deux fois durant la même période. Toutefois, M. Cherouati a déclaré que cette hausse ne se fera pas dans l'immédiat. C'est au gouvernement d'en prendre la décision finale. Le président de la commission nationale des transports inquiet des répercussions Une éventuelle augmentation des prix des carburants a eu l'effet d'un coup de massue pour la commission nationale des transports. Son président, Bouhnaf, estime que les véhicules fonctionnent exclusivement au gasoil. Il a estimé que cette hausse aura des répercussions sur les citoyens. Par ailleurs, il a estimé que « non seulement les prix des tickets des transports publics vont augmenter mais également sur le transport ». « Nous sommes un pays producteur de pétrole et non importateur, les prix doivent être symboliques comme dans les pays du Golfe », ajoute-t-il.