Le prix du gasoil pourrait connaître une augmentation de 10%, soit plus de 15 dinars par litre, dans les prochaines semaines. En fait, s'exprimant, hier, sur les ondes de la radio nationale, le président de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), M. Noureddine Cherouati, a affirmé que le dossier concernant cette augmentation «est ficelé et sera présenté bientôt au gouvernement». Toutefois, l'invité de la radio n'a pas caché qu'«il n'y aucune certitude pour que cette augmentation incontournable arrive tout de suite». Le dossier que l'ARH soumettra au gouvernement concerne une augmentation annuelle du prix du gasoil de 10% afin de freiner la consommation de ce carburant «coûteux et polluant», a encore expliqué M. Cherouati, précisant que cette proposition se fera en vertu de l'article 9 de la loi 05-07 sur les hydrocarbures qui prévoit d'aligner dans les 10 prochaines années le prix de brut entrée raffinerie vendu sur le marché national à celui exporté vers l'étranger. «L'augmentation sera en moyenne de l'ordre de 10% par an pendant 10 ans», a-t-il dit, prévoyant que le prix du litre de gasoil pourrait atteindre 45 dinars à l'horizon 2019 si cette augmentation venait à être appliquée. Pour justifier cette hausse, M. Cherouati a souligné que la consommation de gasoil doit être maîtrisée, car elle a eu tendance à croître très fortement ces dernières années. «Nos capacités de raffinage sont aujourd'hui limitées», a-t-il appuyé. Il est à rappeler que le gasoil, actuellement facturé à la pompe à 13,70 dinars le litre, n'a pas changé depuis 2005. Il est composé du prix de brut entrée raffinerie, des marges des opérateurs et des taxes. Cette année, l'Algérie a importé 500 000 tonnes de gasoil pour un montant de 300 millions de dollars. La consommation de ce carburant est en nette croissance durant les dix dernières années avec une évolution de 9,7%, selon les chiffres fournis par M. Cherouati. La production nationale de gasoil est d'environ 5,5 millions de tonnes/an, soit les limites de capacité de raffinage de ce carburant, ce qui oblige à recourir à l'importation à chaque maintenance de ses raffineries, a fait remarquer la même source. Le deuxième argument avancé par ce responsable est le souci de rattraper l'inflation et de faire face aux besoins d'investissement du groupe Sonatrach, qui mène actuellement un programme de rénovation des raffineries, dont les coûts de production seront plus élevés avec la mise en service des nouvelles installations. D'ailleurs, plusieurs opérations de rénovation de raffineries, à Skikda et Arzew par exemple, conduisent à des besoins en recettes supplémentaires, a fait savoir le premier responsable de l'ARH. Par ailleurs, il a indiqué que le dossier qui sera adressé au gouvernement comporte également des suggestions d'augmentation du prix des autres carburants, notamment l'essence, à l'exception peut-être du GPL/C pour inciter à sa consommation. S. B.