Vaut mieux prévenir que guérir. C'est là tout le but de la journée de sensibilisation autour de la sécurité du pêcheur que la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture a organisée hier au niveau du siège de la Direction de la pêche et des ressources halieutiques. Inaugurée officiellement par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, cette rencontre vise à définir les différents risques et dangers que rencontre le pêcheur dans l'exercice de sa fonction afin d'établir un programme de prévention contre les accidents. «Il s'agit d'aboutir à une plateforme de recommandations pour aider le pêcheur à prendre conscience des risques auxquels il s'expose et lui apprendre à les éviter. Il sera question notamment de recenser les maladies et les accidents qui risquent d'être provoqués», affirme Toufik Rahmani, directeur général de la Chambre algérienne de la pêche. «Ils sont environ 52.000 inscrits maritimes à protéger, avec l'aide des professionnels des 14 wilayas du littoral qui sont invités lors de cette journée à intervenir pour sécuriser et protéger la santé du pêcheur. L'Etat pour sa part contribue dans la prévention en investissant dans des projets pour offrir aux pêcheurs et armateurs des équipements modernes. Parmi les 582 projets lancés dans le secteur, 80% sont consacrés à l'octroi des équipements et outils de travail permettant ainsi au pêcheur d'activer dans un climat favorable et sécurisé», explique M. Rahmani en précisant que 9,5 milliards de dinars ont été alloués au secteur de la pêche entre 2000 et 2004 et 12,5 milliards de dinars pour soutenir la relance économique. De son côté, le ministre a affirmé, dans son allocution d'ouverture, que la sécurité et la santé des gens de la mer ont été placées au cœur des réformes entreprises depuis 2000 ainsi que l'organisation de la profession, de la réglementation, de la formation et de l'investissement. «Le secteur poursuit ses efforts en collaboration avec les autres départements concernés, en vue de la mise en conformité du cadre juridique de la profession avec les recommandations internationales dont la protection du pêcheur en cas de maladie, lésions ou décès liés au travail et ce, par un système reposant sur la responsabilité de l'armateur à la pêche ou un régime d'assurance obligatoire et l'indemnisation des travailleurs», rappelle-t-il. Parmi les dangers énumérés lors de cette rencontre, notamment par le Pr Abbas, enseignant à l'Institut supérieur de la pêche et de l'aquaculture, la non-utilisation des instruments de sauvetage, comme les gilets et les bouées de sauvetage et l'utilisation d'outils désuets. «Le plus grave est l'inconscience des pêcheurs face aux dangers. Certains ne savant même pas comment utiliser les extincteurs ! Dans certains bateaux, la bouée de sauvetage n'est jamais à portée de main ! Il y a, par ailleurs, des pêcheurs qui imposent un surpoids à leurs bateaux, ce qui conduit inévitablement à un naufrage», constate-t-il en faisant savoir que beaucoup de pêcheurs ne savent pas nager. Comme solutions, le Pr Abbas propose de faite doter les 14 wilayas du littoral de radios, antennes, directions et chambres de pêche et d'imposer un contrôle plus rigoureux au niveau des navires pour vérifier non seulement la disponibilité des équipements de sauvetage mais également le degré de leur utilisation.